Le 13 septembre dernier, le programme Nageur et Citoyen a fait escale à Melun pour sa cinquième édition. L’occasion pour près de 200 enfants de s’initier à la natation et d’échanger avec les plus grands nageurs et nageuses tricolores. La Niçoise Charlotte Bonnet, ambassadrice du programme depuis sa création et très engagée dans la vie citoyenne, s’est récemment confiée pour Le Sport au Féminin à ce sujet. Entretien.
« Etre sportive de haut niveau et s’engager dans la vie citoyenne, ca va de pair ». Au delà de ses performances sportives dans les bassins, Charlotte Bonnet s’engage à l’instar d’autres nageurs et nageuses tricolores, dans le programme Nageur et Citoyen. Crée en 2019 par son agent Sophie Kamoun, ce programme vise notamment à lutter contre le grand nombre de noyades en France en donnant aux enfants l’accès aux piscines pour les initier à la natation (plus d’un enfant sur deux ne sait pas nager en arrivant au collège).
>> A LIRE AUSSI : Mondiaux Natation 2022 : Victime d’un malaise, Anita Alvarez sauvée par son entraîneure
L’occasion pour de nombreux enfants de rencontres les plus grands nageurs et nageuses tricolores, d’échanger avec eux voire même pour certains, de faire leur premiers pas dans l’eau à leurs côtés. Charlotte Bonnet, ambassadrice du programme depuis sa création, a pris le soin de se confier pour Le Sport au Féminin à ce sujet. La Niçoise en a également profité pour évoquer son actualité sportive en revenant notamment sur les championnats d’Europe cet été, où elle a décroché 4 médailles (3 en relais, 1 en individuel). L’Azuréenne est également revenue sur sa saison dernière compliquée et sur ses prochains grands objectifs, avec en ligne de mire, les Jeux Olympiques de Paris 2024. Entretien.

Comment s’est passée la journée à Melun pour la 5ème édition du programme Nageur et Citoyen ?
La journée s’est super bien passée. C’est toujours très plaisant de voir les enfants arriver à la piscine, certains sont terrorisés car ils n’ont jamais été dans l’eau .. On arrive à leur faire prendre confiance. On a déjà gagné la journée en les voyant sourire et entrer dans l’eau.
Près de 200 enfants étaient présents avec plusieurs catégories d’âge. Pour les plus jeunes qui découvrent les piscines, on essaie de leur donner confiance, de les mettre à l’aise. Quand on arrive à les faire rentrer dans l’eau, c’est déjà un pas énorme. On s’est vraiment rendu compte que beaucoup d’enfants n’avaient pas du tout accès aux piscines et à l’eau. Il y a des enfants de 10-11 ans qui sont très curieux. On peut échanger avec eux, leur parler de notre expérience, les conseiller etc ..
Est-ce important à vos yeux d’endosser d’autres casquettes que celle de sportive de haut niveau ?
Quand on est une sportive de haut niveau, qu’on passe à la télévision et que beaucoup de personne nous regardent, on a un rôle à jouer. On doit montrer l’exemple et c’est important de s’engager dans la vie citoyenne. Pour les plus jeunes, c’est toujours une bonne expérience de nous rencontrer, d’échanger avec nous. On essaie de leur transmettre notre passion, les valeurs du sport, la motivation. On peut échanger en direct avec eux, les conseiller. Ils ont beaucoup de questions à nous poser ! On n’a pas forcément eu cette chance étant plus jeunes. C’est super de partager ces moments avec eux.
Comment a été crée le programme Nageur et Citoyen ?
Mon agent Sophie Kamoun est à l’initiative de ce programme. Elle s’est rendue compte qu’il y avait beaucoup de noyades en France, beaucoup de décès malheureusement .. Plus d’un enfant sur deux ne sait pas nager en arrivant au collège, c’est assez dramatique. Elle a eu l’idée de lancer ce programme en démarchant les villes intéressées, qui comptaient assez d’enfants disponibles pour se rendre à l’évènement. Pour l’instant on a surtout été dans la région parisienne mais on a à cœur de développer ce projet dans toute la province. C’est l’objectif dans les années à venir.
Il y a d’autres nageurs de l’équipe de France dans ce projet. A terme, l’idée est que chaque ambassadeur développe le projet dans sa ville (à Nice pour Charlotte Bonnet ndlr) afin de toucher tout le territoire. C’est parfois compliqué de gérer tout ça notamment avec le calendrier sportif et les compétitions mais ce serait top de réussir à le faire.
Un mot sur les championnats d’Europe en août dernier. Un super retour au premier plan pour vous…
Oui ça s’est super bien passé ! J’ai réussi à décrocher quatre médailles, une en individuelle et trois en relais, ça fait vraiment plaisir. Ça m’a fait du bien de remonter sur les podiums après une saison de transition où j’ai beaucoup hésité entre changer de club ou arrêter ma carrière. Je n’avais pas forcément besoin de cela pour être convaincue, mais le fait de décrocher des résultats me conforte dans ma décision d’avoir continué.
Vous avez vécu une année 2021 délicate …
Oui, la saison dernière a été très compliquée. J’ai même hésité à arrêter ma carrière. Il a fallu que je me pose les bonnes questions. Je pense que j’aurais regretté de terminer la dessus, sur une aussi grosse déception. Cela a été la première source de motivation et je me suis aussi fixée l’objectif des JO de Paris 2024. Je veux voir de quoi je suis capable.
La condition était de changer d’environnement et de prendre un nouveau départ. J’avais besoin de découvrir quelque chose de nouveau. Avec mon fiancé, on a pris la décision d’aller s’entraîner avec Philippe Lucas. Ca n’a pas été une décision facile, cela faisait un moment que je vivais sur Nice, j’adore la région et j’ai du changer un peu mes repères. J’étais trop dans une routine et j’avais besoin de changement.
Quelles sont les prochaines échéances ?
Cela va arriver très vite, début novembre je disputerai les championnats de France en petit bassin avec l’objectif de se qualifier pour les championnats du monde en petit bassin, qui auront lieu en décembre en Australie. C’est un gros déplacement, j’espère d’abord me qualifier et être performante là-bas. Le principal objectif de la saison prochaine est les championnats du monde, qui se tiendront en juillet 2023 à Fukuoka (Japon). Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ? C’est l’objectif ultime mais il faut y aller étape par étape. Je veux briller à Paris, mais il y a d’autres étapes à accomplir avant cela.