La championne sud-africaine du 800m devait se présenter sur 5000m pour espérer atteindre les minimas pour Tokyo, ce mercredi. Lors du meeting de Liège, elle devait réaliser un chrono inférieur à 15’10, mais la spécialiste des distances plus courtes n’a pas pu descendre en dessous des 15’50. Elle ne participera donc pas à ses 3ème JO, une grande déception car l’athlète hyperandrogène a déjà presque 30 ans.
Sujet sensible de cette année 2021, le cas de Caster Semenya. En début d’année civile, elle avait saisi la cour européenne des droits de l’Homme pour avoir le droit d’exercer son métier sans prendre de traitements pour diminuer son taux d’hormones. Depuis plusieurs années, les discussions à ce propos sont houleuses et divisent le plus grand nombre. Sa position est particulière car, la sud-africaine est intersexe, c’est-à-dire qu’elle présente des chromosomes mâle et femelle. Cette singularité interpelle les institutions car, de ce fait, elle a un fort taux de testostérone. Finalement, la double championne olympique, en 2012 et 2016 avait obtenu un verdict de la Commission médicale du World Athletics qui lui demandait, auquel cas elle ne voudrait pas prendre de traitements, de se présenter sur des distances supérieures au 1500m. Pourtant, l’athlète qui se bat pour l’égalité entre tous les sportifs est bien, à l’origine, experte du 800m et du 1500m.
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Des minimas bien trop haut
Le challenge semblait immense, alors qu’elle ne s’était jamais présentée sur 5000m, réaliser les minimas sur cette distance était la condition imposée pour participer aux Jeux. Tout en continuant sa bataille pour faire valoir ses droits, Semenya s’est lancée dans la folle aventure d’établir, avant juillet, un temps de 15’10. Lors de ses premières sorties sur la distance, la protégée de Jean Vester conclut ses 5000m sur des temps qui ne sont pas à la hauteur, 16’14’43 pour sa première compétition. Mais peu à peu le chrono descend et l’espoir d’une qualification olympique renaît. Le défi est de taille pour la native de Pietersburg, elle n’a pas vraiment un physique taillé pour le fond, très grande et musclé, son gabarit ne ressemble pas vraiment à celui des autres coureuses. Pourtant, elle s’accroche jusqu’à ce mercredi soir en Belgique. Sur la course remportée en 15’05 par l’Ethiopienne Minsewue, la triple championne du monde ne parvient pas à atteindre l’objectif, elle termine à la quatrième position avec un temps, que l’on peut chaleureusement souligner tout de même, de 15’50’12. Quoi qu’il en soit, Caster Semenya ne compte pas s’arrêter là mais souhaite, plus que jamais, faire entendre la voix des personnes hyperandrogène et espère qu’un cadre juridique sera enfin clairement défini, afin que toutes les personnes se reconnaissant dans cette situation puisse avoir une idée du chemin à suivre pour concourir.
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Photo à la Une : (@WorldAthletics)