Pendant les championnats d’Europe de beach handball disputés en Bulgarie, les Norvégiennes se sont principalement illustrées. Les joueuses scandinaves ont décidé de refuser les tenues imposées par la Fédération Internationale de Handball, la jugeant peu pratique, sexiste et sexualisante.
Les sports de plage sont bel et bien réputés pour leurs uniformes féminins sexistes. En beach handball, les hommes portent de larges shorts et des débardeurs, quand les femmes jouent en brassière et culotte de bain. Les Norvégiennes, médaillées d’argent lors des Mondiaux de 2018, ont fait parler d’elles autrement que par leur performance. Les Scandinaves ont refusé de porter leur bas de bikini imposé par la Fédération Internationale de Handball. Le règlement impose aux femmes de porter « un bikini dont le haut serait une brassière de sport moulante, avec des ouvertures profondes sous les bras, et le bas ne doit pas faire plus de dix centimètres sur les côtés ».
« Elles se sentent nues et observées »
Les joueuses de l’équipe nationale norvégienne, soutenues par leur Fédération, ont décidé de se présenter avec short moulant bien plus couvrant. Elles jugent la culotte bien trop inconfortable particulièrement en période de règles. Dans laquelle elles se sentent bien trop inutilement sexualisées. La manager de l’équipe de France, Valérie Nicolas a parfaitement soutenu cette révolte norvégienne. Elle a expliqué que beaucoup de joueuses ont arrêté la discipline à cause de cette tenue, « Elles ne se sentent pas à l’aise, elles se sentent nues et observées. »
Des joueuses menacées mais révoltées
Avant les championnats d’Europe, l’équipe victorieuse en 2017 avait demandé l’autorisation de jouer en short. « On nous a parlé d’une amende de 50€ par personne et par match, ce qui nous aurait valu une amende d’environ 4 850€. Nous l’avons accepté », explique Katinka Haltvik, une joueuse norvégienne soutenue par sa Fédération. « Cependant, juste avant le match (contre la Hongrie) on nous a dit que nous serions disqualifiées si nous jouions comme ça. Nous avons dû opter pour le bas de bikini. » Une menace réfutée par la Fédération Européenne de Handball, « la disqualification n’a jamais été une option ».
Lors de leur petite finale pour le bronze contre l’Espagne, les Norvégiennes ont franchi le cap. « Maintenant, on le fait, nous verrons ce qui se passe », a expliqué Haltvik. Résultat, elles sont punies d’une amende qui sera réglée par leur propre fédération. Le président, Kare Geir Lio soutient ses joueuses. « Nous paierons n’importe quelle amende. Nous sommes tous dans le même bâteau. (…) C’est juste triste pour les dames d’avoir à faire ça. (…) Le handball de plage devrait être un sport inclusif, pas exclusif, a-t-il déclaré. Nous connaissions les règles et nous étions préparés à une amende, mais je pense qu’il est un peu déraisonnable et imprudent d’imposer une telle amende à un groupe de filles qui se battent pour des droits naturel », expliquait-il.
Si cette année, les joueuses norvégiennes n’ont pas rapporté de médaille, elles ont marqué des points dans leur combat face à la manière dont elles se vêtissent. Trop couverte ou pas assez, pour l’instant l’œil du spectateur semble plus important que le bien-être des sportives. Même si, selon le porte parole de la Fédération Européenne Andrew Barringer, « L’EHF (Fédération Européenne de Handball) s’engage à faire avancer ce sujet dans l’intérêt de ses fédérations membres, mais il faut également dire qu’un changement des règles ne peut avoir lieu qu’au niveau de l’IHF (Fédération Internationale de Handball) ».
Photo à la une : (@Svein Andre Svendsen)