Pratiquante d’aviron depuis ses quatorze ans, Camille Loisel va faire son entrée dans l’élite cette saison. Les JO à Tokyo ou encore Paris 2024, la jeune athlète s’est longuement confiée pour Le Sport au Féminin. Entretien.
« Mes premiers titres c’était fou ! »
J’ai commencé en Normandie à l’âge de quatorze ans. Avant j’étais nageuse mais j’en avais marre d’être enfermée. Ma sœur avait commencé l’aviron et j’ai eu envie de la suivre pour faire comme elle. Mes premiers titres, c’était fou ! J’ai participé à ma première finale d’un Mondial donc c’était top. L’année dernière j’étais en U23 et j’arrive en Elite cette saison. Je n’ai pas encore pu goûter au plus haut niveau puisque tout a été annulé. En ce moment, je suis avec ma coéquipière sur Lyon. On a pu recommencer à ramer depuis quelques temps. Ça nous a fait bizarre mais ça fait aussi énormément de bien.
« L’aviron est un sport de passionné »
Dès le début j’ai adoré l’ambiance du club. C’est ce qui m’a fait rester. L’aviron c’est ma deuxième famille. Sans parler de la performance, de la compétition, c’est une question de passion avant tout. L’aviron est un sport de passionné. Parfois c’est une discipline difficile. Quand les conditions climatiques ne sont pas au top, il faut vraiment être passionné (rires). J’ai vraiment un rapport particulier avec l’eau, que ce soit en entraînement ou en course. J’adore ramer, tout donner pour les autres et créer des amitiés. Je dis souvent que l’aviron est un sport individuel mais qui se pratique à plusieurs !
Les Jeux de Tokyo
Cette année, j’étais en U23 donc je n’ai pas participé aux Mondiaux Elite. Des filles plus âgées étaient déjà qualifiées. On devait faire un bateau dans la catégorie pointe à quatre, on va devoir attendre pour savoir si on peut participer ou non. C’est des participations qui se jouent au mérite sur la saison. On est très dépendantes des décisions de la fédération. Tokyo c’est un objectif évidemment. S’il y a une porte ouverte, j’y fonce. Pour moi le report était justifié. Avec tout ce qu’il se passe, le sport devient secondaire. Je n’ose même pas imaginer une annulation des JO. Ce serait dur mais bon je l’encaisserai puisque je suis jeune. J’ai encore de longues années devant moi. Ce report me laisse un an de plus pour prendre de l’expérience.
Paris 2024
C’est clairement mon objectif numéro un. C’est un objectif à long terme mais qui sera vite là au final. Tout sportif rêve des JO. Mais à la maison ça donne une saveur particulière. Ce sera un bon moyen de mettre en lumière des sports comme l’aviron qui sont encore trop méconnus. On a l’impression d’être un peu plus considérée. Il y a quelques temps par exemple j’ai participé à un petit reportage sur France 3. C’est aussi intéressant que le projet soit porté par Tony Estanguet. C’est une figure dans son sport. A très court terme on a les championnats d’Europe qui arrivent. Ils ont été déplacés en octobre prochain. On doit également participer aux sélections du championnat de France. L’objectif c’est de gagner. Petit à petit on va prouver qu’on a notre place en Elite et gravir les échelons. Mais il faudra d’abord être reconnu en France pour pouvoir se faire connaître à l’étranger.
Photo à la Une : (@CamilleLoisel)