De retour en D1 Arkema après un court passage à Brighton (Angleterre), Léa Le Garrec se régale avec le FC Fleury 91 (3 buts, 2 passes), belle surprise de la saison et qui occupe la cinquième place du classement en D1F. La meneuse de jeu des Floriacumoises s’est longuement confiée pour Le Sport au Féminin. Son retour en France, son expérience en Angleterre, la bonne saison de son club ou encore son poste de consultante à Canal +, la numéro 10 n’élude aucun sujet. Entretien.
Auteure de 3 buts et 2 passes décisives en D1 Arkema cette saison, Léa Le Garrec est l’une des grandes artisanes de la belle saison du FC Fleury 91, qui occupe actuellement la cinquième place du classement. Totalement épanouie au sein du club essonien, la numéro 10 se régale sur les pelouses de D1F. Au delà de ses statistiques, sa participation au jeu de son équipe et sa justesse technique font le plus grand bien au club francilien, qui réalise probablement la meilleure saison de son histoire.
Egalement consultante et commentatrice au sein de la chaîne Canal +, la joueuse de 27 ans s’est longuement confiée pour Le Sport au Féminin. Son retour en France, son expérience à Brighton, l’équipe de France ou son après carrière, l’internationale tricolore (4 sélections) n’élude aucun sujet. Entretien.
Quel est votre regard sur la saison de Fleury, actuel cinquième de D1 Féminine ?
On fait une bonne saison jusqu’ici, c’est très encourageant pour la suite. On a perdu uniquement contre les trois premiers (PSG, OL et Bordeaux ndlr) et aujourd’hui on est cinquième avec un match en retard. Je pense que l’équipe est à sa place. C’est dommage de ne pas avoir gagné avant la trêve hivernale face à l’ASJ Soyaux (match nul 0-0 nldr), on aurait du faire un meilleur match et s’imposer. Cela nous aurait permis d’être encore plus proche du podium mais peu de personnes pensait nous voir à ce niveau. On va essayer de continuer sur notre lancée et d’être la bonne surprise de la saison.
Deux rendez-vous importants se profilent à domicile en D1F, contre le Havre et Reims. Comment abordez-vous ces deux rencontres ?
Avec beaucoup de sérieux. On sait que ce sont les matchs les plus difficiles. Quand on affronte le PSG ou l’OL, on n’a rien à perdre. On doit impérativement s’imposer dans ces matchs, il faut être costaud mentalement. Même si on joue Le Havre, la lanterne rouge, je pars du principe que si elles sont en D1F c’est qu’elles ont le niveau et qu’elles méritent leur place. A tout moment il peut y avoir des surprises, on doit être concentré dès l’entame pour se faciliter le match.
Sur un plan personnel, vous réalisez une très bonne saison pour votre retour en France ..
Tout ce que je veux c’est apporter à mon équipe. Je n’ai pas d’objectifs précis en tête. Je veux aider Fleury à décrocher des victoires et cela passe par de bonnes performances individuelles. Je suis épanouie, je me sens très bien ici et ça se ressent sur le terrain. Si je peux apporter mon expérience, mon état d‘esprit et ma bonne humeur au groupe, tout en étant décisive, ça me convient ! On ne joue pas la Ligue des Champions, on n’a que le championnat à disputer donc il faut le jouer à fond. Sur un plan personnel, je pourrais avoir d’autres objectifs en tête comme l’équipe de France, mais je ne pense pas être dans les petits papiers à l’heure actuelle. Je ne me prends pas la tête avec ça et je reste focalisée sur mes performances avec le FCF91.
Comment s’est passée votre expérience en Angleterre à Brighton ?
Ca a été une très bonne expérience. J’ai adoré l’Angleterre, les gens, la culture, même si c’est très différent d’ici. Je suis contente car désormais je parle anglais, c’est un plus à l’heure actuelle pour communiquer avec les joueuses étrangères dans mon équipe par exemple. Au niveau footballistique j’ai été un peu déçu car à Brighton, tout était axé sur le travail physique et la musculation. En sept mois je n’ai quasiment pas travaillé la finition ou la conservation et ça m’a beaucoup manqué.
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Je ne me voyais pas continuer à Brighton car j’étais frustrée sur un plan sportif. En plus j’évolue au poste de numéro 10 donc forcément mon jeu se base sur la technique. Si je ne touche pas le ballon je deviens dingue ! (Rire). Je pense que c’était propre à la coach et au staff du club, car d’autres équipes de FAWSL, comme Chelsea, Arsenal ou Manchester City, jouent très bien au football. L’entraîneure de Brighton, Hope Powell était dans le pure style anglais. Elle a notamment été sélectionneur de l’équipe nationale pendant 13 ans, c’était quelqu’un ! Mais ça n’a pas collé avec ma philosophie de jeu.
Pourquoi avoir choisi de revenir en France et à Fleury ?
A la base, personne ne savait que je voulais revenir à France. Quand on part l’étranger on ne s’attend pas forcément à rentrer aussi vite au pays. J’avais été en contact avec l’entraîneur il y a quelques années et je savais que le Président me voulait. Cela s’est fait sur un déjeuner à Paris lorsque je suis venue pour travailler avec Canal +. Ca me permettait de retrouver ma famille et mes proches et il y avait également Canal + qui était à proximité. (elle y travaille en tant que consultante ndlr). En février 2020 c’était dans un coin de ma tête mais pas une priorité. Entre-temps il y a eu le covid-19 et j’ai pris conscience de certaines choses. Le projet de Fleury était intéressant pour moi et j’avais besoin de me poser quelque part. Je ne regrette vraiment pas mon choix et tout se passe très bien jusqu’ici.
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L’équipe de France reste dans un coin de votre tête ?
Quand on est compétitrice cela reste toujours dans un coin de la tête. Surtout quand il y a de grandes compétitions comme l’Euro qui se profilent. L’objectif, c’est d’y être à la fin. Je reste concentrée sur mes performances avec mon club et je veux briller avec Fleury. On ne peut pas plaire à tout le monde et il faut s’accrocher. Cela fait trois ans que je n’ai pas été sélectionnée, je ne me prends pas la tête avec ça et je continue à travailler.
Vous êtes également consultante pour Canal +. Comment gérez-vous cette double casquette ?
Je suis passionnée de football donc c’est avant tout un plaisir pour moi d’être consultante pour Canal +. Je reste concentrée sur mon objectif principal qui est d’être performante avec Fleury. Quand on fait appel à moi pour être en plateau ou commenter des matchs, je vérifie toujours si ça colle avec mon emploi du temps de footballeuse. Ce poste de consultante/commentatrice est un vrai plus pour moi, c’est une bonne expérience.
Mon après carrière ? Rien n’est écrit, il me reste encore 5, 6 ans de football et je pense que la vie est une question d’opportunité. Je vis au jour le jour et on verra ce que l’avenir me réserve. J’ai fait mes études dans l’immobilier et c’est un secteur qui me plaît, j’aime aussi le métier de consultante .. Je n’ai pas tout misé sur le football et j’ai fait le choix des études. Ca me permet d’être plus libérée maintenant. Je sais que si j’ai une grave blessure je pourrai rebondir. Cela me fait penser à Clara Matéo (l’attaquante du Paris FC ndlr). Elle a fait ses études d’ingénieur et elle réalise une superbe saison cette année car elle a terminé ses études ! Je ne suis pas surpris par ses performances.
Photo à la Une : (@FCFleury91 / Laura Pestel)
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