La Fédération iranienne de football a proposé une loi au Parlement pour que les femmes puissent assister aux rencontres dans les stades. Une situation qui n’a été possible qu’à de rares occasions depuis la Révolution Islamique de 1979.
Comme le retour d’un ancien combat, la Fédération de football a demandé au Parlement d’autoriser la présence des Iraniennes dans les stades. Privées de stade depuis 2019, les spectatrices veulent retrouver les rencontres sportives. La Fédération iranienne de football a donc décidé de proposer une loi dans ce sens au Parlement. Ce jeudi 28 octobre, Hassan Kamrani Far, secrétaire général de la Fédération a déclaré lors d’une réunion officielle : « Un projet de loi a été adressé par la Fédération iranienne de football à l’Assemblée nationale islamique. Une fois approuvé, la présence des femmes sera autorisée. »
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Cette proposition va dans le bon sens mais le Parlement reste majoritairement dominé par les ultraconservateurs et les dignitaires religieux. Les chances que cette demande aboutisse sont faible mais les Iraniennes peuvent déjà espérer un retour temporaire dans les stades.
2019, les Iraniennes retrouvent les stades
De la Révolution islamique de 1979 à 2019, les femmes ont été interdites de stades en Iran, à l’exception de quelques rencontres, pour les protéger des grossièretés masculines selon la thèse officielle. La FIFA fait pression depuis de nombreuses années pour que les Iraniennes assistent à des rencontres. Le régime acceptait quelquefois mais le nombre de spectatrices ne dépassait pas le millier comme pour la finale de la Ligue des Champions asiatique en 2018.
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Il faut attendre 2019 et l’immolation d’une jeune femme devant le Parlement par peur d’être incarcéré pour avoir tenté de rentrer dans un stade, pour que la situation évolue. L’émotion de la mort de Sahar Khodayari en septembre 2019 fait bouger les choses, la FIFA accentue la pression et l’Iran finit par plier. Un mois plus tard, 3500 spectatrices garniront les tribunes du stade Azadi de Téhéran pour assister à une rencontre de leur sélection contre le Cambodge.
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On pensait que les femmes allaient faire un retour progressif dans les stades mais cet évènement est resté pour l’instant un acte sans lendemain. L’espoir était de vigueur lorsque des spectatrices sont annoncées présentes pour encourager la « Tim‑é melli » (« équipe nationale » en persan) contre la Corée du Sud au début du mois. La rencontre s’est finalement déroulée à huis clos sans la moindre explication officielle. La Fédération a du chemin à faire avant de voir la place des Iraniennes s’inscrire définitivement dans les travées des stades du pays.