Sélectionneur de l’équipe de France, Olivier Krumbholz a connu un parcours assez étonnant au sein de la sélection tricolore. L’ancien joueur, coach des Bleues de 1998 à 2013, avait quitté le banc français avant de revenir en 2016. Portrait, à travers les exploits et désillusions des Bleues, d’un homme apprécié par ses joueuses.
Olivier Krumbholz. Que vous suiviez le handball depuis cinq, dix, quinze, ou même vingt ans, vous connaissez forcément cet homme. Celui qui est parti pour mieux revenir. Après avoir guidé les Bleues au titre Mondial en 2017 et au titre Européen en 2018, l’ancien du SMEC de Metz espère voir ses joueuses triompher une nouvelle fois lors des Championnats du monde. Si la tâche s’annonce ardue, rien n’est impossible, tant l’alchimie semble parfaite entre le Messin et ses handballeuses présentes au Japon.
Tout a commencé en Moselle. Après une carrière de joueur au SMEC Metz de 1976 à 1986, Olivier Krumbholz, alors âgé de 28 ans, met un terme à sa carrière professionnelle et devient entraîneur de l’équipe féminine de l’ASPTT Metz jusqu’en 1995. Entre temps, il avait entamé son parcours de sélectionneur avec l’équipe de France féminine junior. Un poste qu’il occupe de 1992 à 1998. Avant le saut. Le saut vers l’inconnue, mais surtout vers le poste le plus convoité : sélectionneur de l’équipe de France féminine de handball. En 1998, à seulement quarante ans, Olivier Krumbholz devient le patron des Bleues.
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En succédant à Carole Martin comme sélectionneur des Bleues, le Messin va dès sa deuxième année amener les Françaises jusqu’en finale du Mondial 1999. Avant que ses joueuses explosent aux yeux du monde : l’équipe de France est Championne du monde pour la première fois de son histoire en 2003. Une sélection qui avait dans ses rangs la star Valérie Nicolas, élue meilleure joueuse de la compétition alors qu’elle évoluait au poste de gardienne. En pivot, les Tricolores avaient la chance d’avoir Isabelle Wendling, auteure d’un Mondial exceptionnel et elle aussi élue dans l’équipe type de la compétition qui se déroulait en Croatie. C’était donc déjà l’heure du sacre pour Olivier Krumbholz, après seulement cinq ans à la tête des Bleues. À 45 ans, il mettait la France sur le toit du monde.
S’il dispute encore deux finales Mondiales en 2009 et 2011 avec « ses filles », Olivier Krumbholz et le handball féminin français vont connaître un énorme trou d’air entre 2003 et 2013 avec de nombreux matchs perdus d’un but par l’équipe de France. Des scénarios parfois cruels, comme celui du quart de finale des Jeux Olympiques 2012. Après un début de JO parfait en poule avec des victoires contre la Norvège, la Suède, la Corée du Sud et le Danemark, les Françaises partent favorites face aux Monténégrines. Mais les Tricolores tombent dans le piège et s’inclinent d’un petit but (23-22). Un but qui va rester de longues années dans les têtes Bleues. En 2013, la Fédération Française de Handball décide d’écarter Olivier Krumbholz. C’est le choc. Alain Portes remplace le Messin à la tête de la sélection.
Trois ans après, en janvier 2016, c’est le come-back d’Olivier Krumbholz sur le banc de touche de l’équipe de France. Réclamé par les leaders du groupe France, qui avaient connu de grosses difficultés avec Alain Portes, le Messin aujourd’hui âgé de 61 ans est de retour. Six mois après, il mène les Bleues en finale des Jeux Olympiques de Rio. Malgré leur défaite face à la Russie (22-19), l’équipe de France est satisfaite. Les Bleues remportant la première médaille olympique de leur histoire.
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Médaillées de bronze à l’Euro la même année, les coéquipières d’Allison Pineau confirment. Avec un sélectionneur surmotivé depuis son retour, les Bleues remportent les Championnat du monde en 2017, en battant contre toute attente la grande Norvège en finale. Un an plus tard, les Françaises remettent ça en finale de l’Euro en faisant tomber la Russie (24-21). En gagnant ces Championnats d’Europe, qui plus est organisés en France, les Bleues sont alors sur le toit de l’Europe en plus d’être déjà sur le toit du monde.
Déjà qualifiées pour les prochains Jeux Olympiques en raison de leur statut de tenantes du titre de l’Euro, les Françaises arrivent décomplexées au Japon. Olivier Krumbholz et ses joueuses sont désormais soudées comme jamais. Le départ et le retour du Messin semble avoir fait le plus grand bien à ce groupe France. Même privées de Laura Glauser et de leur capitaine Siraba Dembélé, les Françaises veulent conserver leur titre décroché en 2017. Une façon, encore, de louer l’état d’esprit de cette équipe et de remercier leur sélectionneur, un homme assez… exceptionnel !
Photo à la Une : (@France2017Mondial)
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