Vaincues ce dimanche soir en finale de la Coupe de France, à l’issue d’une séance de tirs au but irrespirable, le PSG vient de perdre sa quatrième finale de Coupe de France en cinq rencontres face aux Fenottes. Le fossé entre les deux « superteams » est-il si conséquent ? Tentatives de réponse.
Insubmersibles, les Lyonnaises, même avec une machine un peu grippée, ont soulevé dimanche soir, à l’Abbé-Deschamps, leur neuvième Coupe de France (0-0, t.a.b. 4-3). Avec un effectif pléthorique et un banc de luxe (Taylor, Van de Sanden et le Sommer ; trois joueuses offensives de classe internationale sont entrées en jeu) les Rhodaniennes, sans grande main-mise dans le jeu, ont fait parler leur expérience au moment des tirs au but, alors que tout semblait tourner du côté des joueuses de la capitale lors de la séance. Mais l’audace de Christiane Endler, la portière parisienne, décidée à tirer le penalty de la victoire après un premier arrêt décisif sur le Sommer, n’a pas porté ses fruits. Son tir trop enlevé, venu s’écraser sur la transversale, est le tournant d’une rencontre qui s’achève deux coups plus tard par un arrêt décisif de Sarah Bouhaddi.
Lyon et Paris n’ont-ils donc plus que quelques centimètres (et une barre) d’écart sur le plan du jeu ? Le constat semble dur à faire, tant l’OL, trop imprécis dans le dernier geste, semblait en avoir sous le pied, alors que les Parisiennes, courageuses en défense à l’image du retour héroïque de Geyoro sur Majri (23ème) n’ont pas réussi à montrer grand chose sur le plan offensif. Plus aguerri, plus impressionnant sur le papier, le groupe de l’OL est la référence européenne et même mondiale des clubs, encore cette saison. Même si l’étau avec ses poursuivantes peut toujours tendre à se resserrer.
Des motifs d’espoir pour le PSG
L’intégralité du match d’hier nous le confirme : malgré la domination rhodanienne, le PSG, plus que n’importe quel club en Europe, est bien devenu l’équipe parvenant le plus à chahuter l’assise de l’ogre lyonnais, dont le jeu de possession si bien huilé peut se découdre face à la qualité défensive des Parisiennes. De plus en plus imperturbables dans leur arrière-garde, les Franciliennes, portées par leur capitaine espagnole Eva Paredes, ne sont que la troisième équipe de la saison à garder leur cage inviolée face aux Fenottes. Faut-il donc privilégier un bloc défensif solide et mettre de côté le plan offensif ? Dimanche soir, Olivier Echafnoui, amateur de la mise en place d’un milieu à 4 lors des grandes joutes contre Lyon afin de verrouiller la défense, ne s’est pas montré frileux lors de la composition d’équipe. Il a décidé d’aligner un 4-3-3 offensif avec Diani et Huitema sur les ailes, pour contrer au mieux l’apport offensif des Lyonnaises Majri et Cascarino. Un pari semble-il gagnant. Car les Parisiennes en sont conscientes : elles ont le niveau technique pour pouvoir s’imposer avec la manière face à Lyon.
L’aspect le plus dur à combler reste donc la préparation mentale. Face à des joueuses dont le sentiment d’équipe invincible n’est que légitimé par les résultats de ces dernières années (six titres de championnes d’Europe en huit ans, 14 Championnats de France d’affilée), Paris devra créer un brin de folie pour espérer s’imposer. Celui de Marie-Antoinette Katoto, dont l’action magnifique en finale de la Coupe de France 2018 est venue sortir Lyon de son piédestal (1-0), est un bon exemple. Mais cette saison, le collectif du PSG, qui n’était qu’à 3 points de Lyon en championnat avant la coupure sanitaire, semble primer sur le reste. Et malgré la défaite de dimanche soir, la prestation des coéquipières de Nadia Nadim est de bon augure à quelques encablures du dénouement de la Ligue des Champions, qui fera son grand retour dans deux semaines (Lyon-Bayern et Paris-Arsenal le 22 août). Paris n’en est plus très loin. Mais face au roc lyonnais, la vapeur ne s’inversera qu’en réalisant le match parfait. Et ce n’est pas un euphémisme, quand on s’attaque à la meilleure équipe de football féminin de l’histoire.
Photo à la Une : (@Olympique-et-Lyonnais)
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