La cycliste Roxane Fournier s’est confiée dans une interview pour Le Sport au Féminn. La native de Soisy-sous-Montmorency s’est livrée sur sa saison à la Movistar, la création d’un tout nouveau Paris-Roubaix et d’un Tour de France féminin. Extraits.
Alors qu’elle a commencé le cyclisme très jeune, la Française a connu une nouvelle étape de sa carrière en allant courir à l’étranger l’année dernière. Après une expérience en Espagne, Roxane Fournier court désormais pour l’équipe belge de Chevalmeire Cycling Team.
« Ils étaient persuadés que j’allais choisir la natation »
Aujourd’hui, j’ai 28 ans. J’ai commencé le vélo à l’âge de huit ans. Je suis issue d’une famille de sportifs mais pas du tout de cyclistes. C’est un voisin qui un jour a mis mon grand frère sur un vélo. Moi j’ai juste voulu faire comme lui. A la base, je faisais de la natation. Mes parents m’ont demandé de choisir entre les deux sports parce que c’était trop difficile de faire les deux à la fois. Ils étaient persuadés que j’allais choisir la natation. Quand j’étais jeune, ce qui me plaisait, c’était de retrouver les copains tous les mercredis et samedis. En prenant de l’âge, j’ai commencé à apprécier la liberté que l’on éprouve lorsque l’on roule à vélo. S’entraîner seule, à l’air libre, sur les routes de campagne, c’est incroyable. J’adore aussi la sensation de vitesse dans les descentes notamment.
« J’avais envie de tenter une expérience à l’étranger »
J’ai passé une superbe année avec la Movistar l’année dernière. Il y avait une très bonne ambiance dans l’équipe. Toutes les filles s’entendaient très bien. C’était très professionnel. J’avais envie de tenter une expérience à l’étranger. J’en suis vraiment contente. Bien sûr, comme tout le temps, il y a eu des hauts et des bas. Mais au final, je suis plutôt fière de ce que j’ai fait là-bas. Ça m’a vraiment changé de la France. En Espagne, j’ai pu découvrir une nouvelle façon de voir les choses. J’en garde énormément de bons souvenirs. C’est un peu frustrant de ne pas continuer avec l’équipe la saison prochaine mais c’est comme ça. Au final, je n’ai pas eu le temps de vraiment m’adapter ni de voir grand chose. Mais cela reste une année incroyable.
« Toutes mes victoires sont mon plus beau souvenir »
Mon plus beau souvenir de carrière ? C’est une question difficile. J’ai une dizaine de compétitions remportées chez les professionnelles. Toutes mes victoires sont mon plus beau souvenir. Le niveau a augmenté de manière considérable depuis quelques temps. Cela ne peut faire que du bien au cyclisme français. Ce qui est certain, c’est qu’on ne m’enlèvera jamais toutes mes victoires. Si je devais en retenir une, je dirais peut-être celle pendant le tour de l’île de Chongming en Chine. A l’époque, j’avais battu toutes les plus grandes sprinteuses du monde. C’était une victoire vraiment très importante et j’en suis très fière.
Les annonces de l’UCI
Bien sûr, la création d’un Paris-Roubaix, d’un Tour de France, ce sont d’excellentes nouvelles. C’est toujours mieux quand ça va dans ce sens-là. Cela va faire encore plus évoluer le cyclisme féminin dans les années à venir. Parfois, on aimerait que ça bouge plus vite mais on ne va pas se plaindre. La création de nouvelles courses est vraiment une bonne chose. Les filles qui vont arriver dans le cyclisme dans le futur vont être dans des conditions optimales pour pouvoir courir. Elles auront toutes un salaire, des équipes structurées. Nous quand on a débuté, on ne pensait pas faire du cyclisme notre métier. On courait uniquement par passion sans penser forcément au contexte autour.
Son arrivée à Chevalmeire
Cette arrivée a été assez compliquée. Après mon départ de Movistar je m’étais engagée pour deux ans dans une autre équipe espagnole. J’avais signé en août et j’étais partie en stage de préparation en novembre. J’ai commencé à me poser des questions au mois de janvier. L’UCI a sorti les équipes inscrites auprès d’elles et nous n’y étions pas. Apparemment des sponsors n’avaient pas payé ce qu’ils devaient. Rien n’était clair donc j’ai décidé de rompre mon contrat et me trouver une nouvelle équipe. Ce n’était pas facile à cette période. Quasiment tous les effectifs sont déjà bouclés. Je me sens très bien en Belgique. La saison est un peu en stand-by là. On espère reprendre en août.
Ses ambitions pour l’avenir
Clairement, mes objectifs seront surtout concentrés autour des mois d’août et novembre. Je devais participer au Tour de Norvège mais il a été annulé à cause du coronavirus. Maintenant, j’attends les championnats de France. Le mois d’octobre sera également très chargé car je compte participer à toutes les classiques belges. Je ne sais pas combien d’années je vais encore faire. Je suis plus sur la fin de ma carrière. Paris-Roubaix ça me fait rêver. Ça me fait d’ailleurs encore plus rêver qu’un Tour de France. Après, bien évidemment, une participation au Tour de France en 2021 ou 2022 serait aussi exceptionnelle. Après pourquoi pas participer aux deux ? Je ne me mets aucune limite pour le moment.
Photo à la Une : (@AFP)