Le directeur général et directeur sportif de l’équipe féminine Dolticini-Van Eyck, Marc Bracke, est suspendu trois ans par l’UCI pour harcèlement sexuel. Le Belge de 52 ans a fait appel de cette décision auprès du Tribunal international du sport (TAS).
L’UCI a pris une décision contre Marc Bracke, directeur sportif mis en cause par plusieurs coureuses pour harcèlement sexuel. Ce mercredi, l’Union cycliste internationale (UCI) a annoncé la suspension pour trois ans du directeur général et directeur sportif de l’équipe féminine Doltcini-Van Eyck. Le Belge de 52 ans devra se retirer de toutes ses fonctions dans le cyclisme et ne pourra pas revenir qu’en 2024. La condition de son retour est le suivi d’un « programme de sensibilisation au harcèlement ». Cette suspension fait écho à la décision de désigner Marck Bracke coupable d’avoir enfreint le code d’éthique de l’instance il y a 9 mois.
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Les révélations de Marion Sicot mettent en cause Marc Bracke
L’UCI n’a pas indiqué de nom de coureuses mais tous les regards se sont tournés vers la Française Marion Sicot qui avait déposé plainte pour harcèlement sexuel en mai 2020. Cette plainte avait poussé l’UCI à ouvrir une enquête sur le directeur sportif. Dans un entretien au magazine Stade 2, Marion Sicot avait révélé qu’elle s’était dopée à l’EPO pour satisfaire son directeur sportif. Contrôlée positive à cette substance aux Championnats de France puis suspendue en juillet 2019, Marion Sicot avait dénoncé le comportement malsain de son entraîneur.
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Elle témoignait également des agissements de Marc Bracke qui lui aurait demandé des photos pour contrôler sa forme physique et son poids : « Il me demandait des photos en sous-vêtements, devant et derrière, tous les lundis, avait-elle déclaré pendant l’interview. Et puis ensuite, il a voulu des photos en string, beaucoup plus intimes. » La coureuse aurait décidé d’arrêter d’envoyer des photos ce qui aurait conduit à sa mise à l’écart. La jeune femme de 29 ans a donné aux enquêteurs les messages WhatsApp de cette période entre 2016 et 2019. En décembre 2019, l’Association française de lutte contre le dopage (AFLD) corroborait la version de Marion Sicot.
« Un procès injuste » pour l’équipe Doltcini-Van Eyck
L’UCI, qui a lancé en octobre dernier une autre enquête disciplinaire sur des pratiques d’intimidations de Marc Bracke, a déclaré dans son communiqué : « Cette décision crée un précédent important en matière de lutte contre le harcèlement sexuel. Il est essentiel pour le bien-être des athlètes qu’ils puissent avoir confiance dans les institutions et se sentir libres de signaler toute forme d’abus. »
L’équipe belge a pris la défense de son directeur général sur Twitter en dénonçant « un procès injuste ». « Marc Bracke n’a jamais été entendu dans cette affaire et ses droits n’ont pas été respectés », indique-t-elle.
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Elle rajoute : « L’UCI n’est pas au-dessus de la loi. Dans toute l’enquête, aucun acte ou parole de Marc Bracke n’ont été trouvés qui montre une quelconque intention sexuelle envers Sicot. Marc Bracke a également toujours respecté le secret de l’enquête, contrairement à Sicot qui n’a cessé de faire campagne et a régulièrement divulgué des informations de l’enquête. Nous restons convaincus que sa seule motivation était de voir sa suspension pour dopage écourtée. Elle a réussi. Une procédure pour fausses allégations a depuis été engagée contre Sicot devant les tribunaux français. »
L’équipe Doltcini-Van Eyck a annoncé que Marc Bracke allait faire appel de la décision devant le Tribunal du sport (TAS) et a également lancé une procédure judiciaire contre Marion Sicot. L’enquête en justice après la plainte de l’athlète française est en cours au parquet de Montargis. L’affaire est loin d’être terminé mais l’UCI a fait un pas en avant sur ce dossier.
Photo à la Une : (@RV & Twitter @TrendsKey)
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