Licenciées en hausse, équipes nationales toujours plus performantes, intérêt du public grandissant, le rugby français féminin ne cesse de s’affirmer depuis quelques années. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Explications.
Des chiffres en constante progression
« L’organisation de la Coupe du Monde féminine de 2014 en France a été un réel tremplin pour mettre en lumière la pratique féminine et susciter de nouvelles vocations chez les jeunes filles. Depuis 5 ans nous avons une hausse moyenne de plus de 15 % chaque année et nous souhaitons maintenir ce cap avec le projet Ecol’Ovale pour développer le rugby dans le milieu scolaire. » Céline Bourillot, vice-présidente en charge du rugby féminin au sein de la Fédération française de rugby ne s’y trompe pas. Depuis quelques années, les chiffres du rugby féminin français connaissent un développement exponentiel. Au 31 mars 2020, la discipline recensait 23 470 pratiquantes. Soit plus du double qu’en juin 2013 (11 441 licenciées). En France, aujourd’hui, dans une pays qui abrite 24 académies fédérales, mixtes depuis la saison 2018-2019 (28% de filles y sont présentes), les féminines représentent 10,2 % des effectifs pratiquant le rugby en France.
Une professionnalisation toujours plus accrue
Le nombre de contrats fédéraux a explosé depuis plusieurs années. Depuis 2014 et l’instauration de ces derniers, le nombre de joueuses sous contrat a augmenté chaque année pour l’équipe de France de rugby à sept, passant de 14 initialement à 26 cette saison. « Le calendrier et le niveau international du 7 féminin s’intensifient chaque année c’est pour nous une réelle opportunité de disposer d’un groupe de 26 joueuses afin de performer sur le circuit mondial, explique David Courteix, manager de l’équipe de France féminine de rugby à sept. Nous avons trouvé une philosophie commune avec l’envie de trouver une identité forte pour le rugby féminin. Notre deuxième place à la dernière Coupe du monde à 7 à San Francisco valorise tout ce qui est fait avec les encadrements, tout le travail qui se fait dans les pôles. Notre ambition est aujourd’hui affirmée en vue des grands événements internationaux à venir. »
À la fin du Tournoi des Six Nations 2018, quatre membres du staff du XV de France ont également reçu un contrat. « Pouvoir préparer des compétitions internationales avec des membres du staff à temps plein et des joueuses sous contrat est pour nous un confort de travail indéniable dans notre recherche de performance, se félicite la sélectionneuse du XV de France, Annick Hayraud. Cette plus grande disponibilité nous permet de mieux suivre les joueuses en club, de les accompagner encore plus dans leur développement de sportives de haut niveau et surtout de nourrir le projet sportif qui est commun au staff et aux joueuses. A l’horizon de la Coupe du Monde 2021 c’est une force qui sert notre ambition. »
Une médiatisation record en hausse
L’intérêt du public pour le rugby féminin ne cesse de s’intensifier au fil des années. Alors que le record mondial d’affluence pour un match de rugby féminin a été réalisé au Stade des Alpes de Grenoble, à l’occasion du France-Angleterre du Tournoi des Six Nations 2018 (17 440 spectateurs étaient présents en tribunes), la deuxième affluence mondiale la plus forte a elle aussi été battue lors de la Tournée d’Automne 2018, lors d’un France-Nouvelle-Zélande, une nouvelle fois au stade des Alpes de Grenoble (17 102 spectateurs).
Et sur le petit écran, les chiffres n’ont pas à rougir non plus. Lors de la Coupe du monde 2017, la rencontre du XV de France face à l’Angleterre a enregistré un record d’affluence de 3,02 millions de téléspectateurs, avec un pic à 3,5 millions, sur les antennes de France 2. Une performance quasiment rééditée lors d’un France-Angleterre, cette-fois lors du Tournoi des Six Nations 2019 (2,02 millions de téléspectateurs).
Des têtes d’affiches de plus en plus reconnues
Jessy Trémoulière, élue Joueuse de l’année par World Rugby en 2018 aux côtés de quatre de ses compatriotes, Pauline Bourdon nominée cette année mais devancée par l’Anglaise Emily Scarratt, le rugby français féminin ne manque pas de têtes d’affiches à l’échelle internationale. Une reconnaissance qui s’accompagne de performances majuscules depuis plusieurs saisons. Six fois vainqueur du Tournoi des Six Nations (2002, 2004, 2005, 2014, 2016 et 2018), dont cinq Grand Chelem, le XV de France féminin – également cinq fois troisième en Coupe du monde (1991, 1994, 2002, 2014, 2017) – n’a plus rien à prouver.
Parmi les meilleures nations du monde, l’équipe de France féminine de rugby à sept s’affirme elle aussi sur la scène internationale, avec une deuxième place en Coupe du monde (2018), une troisième place en World Rugby Sevens Series (2018), une sixième place aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 et un double succès (2007 et 2015) lors du Rugby Europe Grand Prix Series.
Photo à la Une : (@FFR)
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