À trente-cinq ans, l’ancienne championne de boxe et de MMA, Isabelle Pare, a décidé de mettre sa carrière professionnelle de côté, afin de promouvoir les sports de combat auprès des femmes et des enfants, chez elle, à Montpellier.
Pour l’instant, elle ne sait pas. « On verra ce qu’il adviendra de demain » se contente-t-elle de lancer. Simple parenthèse ou arrêt définitif ? Isabelle Pare se laisse le temps. À trente-cinq ans, sa carrière professionnelle s’écrit désormais au passé, même si l’ancienne championne de France de boxe et de kick-boxing ne s’interdit pas de la conjuguer à nouveau au présent. Mais depuis quelques mois, l’ex-championne de France des légères mène un nouveau combat : celui du bénévolat. « À haut-niveau, il était difficile de concilier deux activités à la fois. Et ce que je voulais vraiment, c’était développer la pratique féminine dans les sports de combat. Aujourd’hui, dans la boxe, il est peu commun de voir des femmes entraînées par une femme. Ce n’est pas encore dans les mœurs. Vous n’imaginez pas comme il est difficile de demander un créneau dans une salle, sans hommes, pendant ne serait-ce que deux heures. C’est quasiment impossible. »
« La boxe, j’ai ça en moi, depuis toujours. »
Pourtant, depuis septembre 2018, Isabelle Pare est à la tête d’un nouveau club de boxe, le Boxing Arts, à Montpellier, qui propose aux femmes donc, mais aussi aux enfants, adultes et adolescents, de venir pratiquer la boxe, sous son encadrement*. Diplômée, l’ancienne numéro dix mondiale de MMA (-57 kg) sensibilise femmes et enfants, à la pratique d’une discipline qu’elle exerce depuis son plus jeune âge. « La boxe, j’ai ça en moi, depuis toujours. Je ne manque pas de partager mes anecdotes en carrière avec les petits notamment. Je veux leur donner goût à la boxe. Et c’est la même chose pour les femmes. L’objectif est de les décomplexer et de les mettre à l’aise, tout en leur apprenant le dépassement de soi, la gestion de l’effort et le développement de la force. »
« Si une femme veut réussir dans la boxe à haut niveau, il faut qu’elle s’accroche. »
Et même si Isabelle Pare a décidé de mettre sa carrière de côté, celle qui a disputé son dernier combat professionnel l’an dernier ne manque pas de porter un regard avisé sur l’actualité de la boxe, en France et dans le monde. « Il faut laisser le temps à la boxe de se développer. Mais c’est vrai que même aujourd’hui, si une femme veut réussir dans la boxe à haut niveau, il faut qu’elle s’accroche, regrette-t-elle. Nous sommes deux fois moins payées que les hommes, deux fois moins reconnues. Pour trouver des sponsors, il faut un manager, et tout cela coûte de l’argent. Au début, quand je boxais à la Montluçonnaise (club de boxe de Montluçon), je boxais avec les tripes. Mais à un certain niveau, cela ne suffit plus. Il faut des moyens, et une équipe derrière. Je me souviens quand je me déplaçais en Afrique du Sud. J’étais très médiatisée. En France, je n’ai jamais connu ça. Je n’ai jamais eu d’aides de l’état. J’espère que les mentalités vont changer, dans les années à venir, pour permettre à ces jeunes boxeuses de vivre leur rêve. » Depuis sa salle, à Montpellier, Isabelle Pare se bat pour ça. En attendant, peut-être, de livrer un dernier combat, dans les mois à venir, pour mettre définitivement un terme à sa carrière, riche de nombreux succès.
*Le 14 avril prochain, Isabelle Pare organisera des stages d’initiations au kick-boxing 100 % féminin, au Boxing Arts de Montpellier.
Photo à la Une : (@EFC)