Le succès qu’a pu rencontrer cette course, entièrement virtuelle, a permis au cyclisme féminin de gagner en visibilité, à la fois auprès des organisateurs mais aussi auprès d’un public extrêmement nombreux.
D’une collaboration entre la plateforme de course électronique en ligne Zwift et les organisateurs du Tour de France ASO est né un Tour de France virtuel. Ouvert à toutes et à tous, cet évènement a pour particularité d’être mixte, là où le Tour de France réel n’est réservé qu’aux hommes. Les femmes en sont privées depuis 2009 mais espèrent avoir droit à leur tour à une Grande Boucle.
Au cours des trois premiers week-ends de ce mois de juillet, les cyclistes du monde entier ont pu s’affronter sur six étapes d’une heure. Les plus amateurs d’entre eux, équipés de quelques capteurs et d’un vélo d’appartement, ont eu l’occasion de se frotter à des pointures du cyclisme mondial tels que Chris Froome, Geraint Thomas et Egan Bernal du côté des hommes, et Marianne Vos et Chloe Dygert chez les femmes.
Une « énorme opportunité » pour le cyclisme féminin
La championne britannique Alice Barnes s’est exprimée sur ce Tour de France virtuel dans le Daily Telegraph, saluant une « énorme opportunité » pour le cyclisme féminin. Et pour cause, les 17 équipes féminines engagées dans cet évènement ont pu courir les mêmes itinéraires que les hommes, devant des spectateurs des quatre coins du monde. Elle explique : « C’est sympa qu’on ait les mêmes itinéraires, ça permet de se comparer au fil de la course, de voir les différents styles. »
Diffusées dans plus de 130 pays à travers le monde, les différentes étapes ont ainsi apporter un véritable coup de projecteur sur le cyclisme féminin, aussi bien sur le plan sportif que sur le plan économique. Alice Barnes en témoigne : « Ça va être énorme pour nos sponsors. Ils nous paient pour qu’on les mette en avant, et jusqu’à présent ils ne s’y retrouvaient pas. Alors pour eux, bien sûr, c’est un très gros événement. » Et en effet, ce soutien financier reçu grâce à cette Grande Boucle virtuelle est la bienvenue. Des millions de spectateurs ont suivi la course en live streaming. Pour les coureurs et les coureuses vedettes, des caméras les filmaient depuis leur salon. Tous étaient représentés par des avatars.
Une collaboration qui fait réfléchir
Cette collaboration amène quelques sujets épineux sur la table et va faire progresser le cyclisme féminin. Dès l’année prochaine et pour confirmer le succès qu’a eu cette édition, les organisateurs pourrait envisager de mettre en place un format élargi dès l’année prochaine.
Outre les courses virtuelles qui sont donc amenées à revoir le jour dans les années qui viennent, les coureuses cyclistes peuvent également espérer la (re)naissance de leur propre Tour de France. Le Daily Telegraph révèle que, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, les organisateurs du Tour de France pourrait envisager de créer une course féminine en plusieurs étapes : « À l’heure actuelle, il n’y a toujours pas de Tour de France féminin, hormis ‘La Course by Le Tour de France’, qui dure une journée, seule concession faite aux femmes. ASO (Amaury Sport Organisation, organisateur du Tour de France) réfléchit à une course multi-étapes, dont la première édition aurait lieu en 2022. »
Photo à la Une : (©Zwift)