En venant à bout de Victoria Azarenka, Naomi Osaka s’est adjugée son troisième titre du Grand Chelem, le deuxième à Flushing Meadows. En conférence de presse, la Japonaise est revenue sur le scénario rocambolesque de cette finale remportée en trois sets (1-6, 6-3, 6-3).
Remporter un titre du Grand Chelem, même lorsque l’on est annoncée favorite, n’a rien de simple. Naomi Osaka l’a très vite compris. Dans son duel avec Victoria Azarenka, la Japonaise a très mal démarré la rencontre en perdant sèchement le premier set (6-1) avant de trouver un second souffle dans le deuxième. « J’étais très nerveuse au premier set, je ne bougeais pas bien et je n’évoluais pas à mon niveau. Je réfléchissais trop. Quand j’ai été breakée au début du deuxième set, je me suis juste dit que je ne voulais pas perdre 6-1, 6-0, que je pouvais accrocher Victoria un peu. J’aurais pu facilement lâcher mais j’ai voulu me battre, rester compétitive. Il n’y avait pas d’autre pensée dans mon esprit : juste m’accrocher. Je ne pensais pas du tout à gagner mais j’ai quand même fini avec le trophée dans les mains (sourire). L’avoir breakée tôt dans le troisième set a été très important parce que j’ai été de plus en plus tendue au fil des jeux. J’étais nerveuse mais j’ai réussi à finir le match. »
Un troisième Grand Chelem à la saveur particulière
Victorieuse pour la deuxième fois sur le sol new-yorkais après son succès en 2018 face à Serena Williams, Osaka a été interrogée sur le sentiment qui découlait de cette victoire face à Azarenka. Un succès « forcément différent » vis-à-vis des conditions sanitaires et de la bulle qui a été mise en place sans la présence du public. « Pour le reste, c’était une sensation différente parce que je suis une personne différente par rapport à il y a deux ans explique-t-elle. Mais je me concentre toujours sur ce que je peux contrôler quand je joue. C’est ce que j’avais fait la dernière fois et que j’ai à nouveau réussi aujourd’hui. »
Contexte sanitaire particulier avec l’épidémie de coronavirus. Contexte social très tendu également aux Etats-Unis. Joueuse de couleur, Naomi Osaka s’est montrée solidaire à plusieurs reprises envers le mouvement Black Lives Matter. Durant l’US Open, après chaque rencontre, la talentueuse japonaise arborait des masques où étaient inscrits les noms des victimes de bavures policières. « Il y a eu beaucoup de moments difficiles dans la bulle parce qu’on gamberge sur plein de choses. Mais j’ai pu traverser tout ça parce que mon travail pendant la quarantaine m’a mise en situation de gagner ici. Je me disais que j’avais travaillé si dur que je devais me donner une opportunité de m’imposer. Je voulais aussi que les gens puissent voir tous les noms (les 7 victimes de bavures policières ou de crimes racistes affichés sur son masque) que j’avais choisis. »
L’heure à la célébration
Après une quinzaine rondement mené, Naomi Osaka va pouvoir profiter de son troisième titre du Grand Chelem. Elle n’ira pas à Rome pour préparer Roland-Garros et s’offre ainsi un peu de repos pour profiter de ses proches et de son titre. « Je vais célébrer en réalisant un peu plus cette fois. Les deux premiers titres en Grand Chelem, je n’ai pas vraiment réalisé. Je serai entourée de mon équipe, de gens que j’apprécie, que j’aime (sourire). Et j’espère que plus je gagnerai de tournoi du Grand Chelem, mieux je le fêterai à chaque fois. »
Photo à la Une : (@AFP)