Ce jeudi, la nageuse australienne a annoncé qu’elle se retirait de la liste des partants pour les Jeux. Un boycott en protestation à, ce qu’elle considère comme de la misogynie ambiante dans le sport australien. Ce n’est pas la première fois que Madeline Groves expose médiatiquement ce problème, mais cette fois ce sera au détriment de sa participation aux Jeux de Tokyo.
C’est sur ses réseaux sociaux que l’annonce a été postée, « Vous ne pouvez plus continuer à exploiter les jeunes femmes et filles, à les humilier sur leurs corps ou à les manipuler médicalement et attendre en retour qu’elles vous représentent pour que vous puissiez toucher votre prime annuelle. Ce temps est écoulé ». Pour Madeline Groves il est l’heure de taper du poing sur la table pour dénoncer « les pervers misogynes du sport ». La double médaillée d’argent à Rio, sur le 200m papillon et le 4×100 quatre nages de 26 ans avait déjà pris position l’année passée sur des faits similaires. Elle avait évoqué, toujours sur Instagram, un entraineur qui aurait eu des propos inappropriés à son égard.
La protégée de Michael Bohl parlait aussi d’un nageur, dont elle n’a jamais cité, contre qui elle aurait porté plainte pour des regards insistants alors qu’elle était en maillot de bain autour de la piscine. Après ces premières déclarations, la Swimming Australia, l’institution qui en est charge de ce genre d’affaire avait assuré avoir contacté la surnommée « Mad Dog » en vain. Ils assurent que cette dernière n’avait pas souhaité aller plus loin dans la discussion. Ils rajoutent à cela n’avoir jamais eu connaissance de plainte déposée non plus. Dans un récent communiquer la fédération Australienne de natation l’encourage pourtant à la faire, « car c’est l’un des problèmes et des défis les plus importants que nous ayons dans tous les sports pour nous assurer que nos athlètes sont soutenus et protégés dans leur environnement. »
Plusieurs accusations dans les fédérations australiennes
Malheureusement, bien que la fédération de natation soit actuellement au cœur des débats, elle n’est pas la seule en Australie à avoir eu des problèmes avec la justice. Depuis une dizaine d’années, des sportifs mettent régulièrement des coups de pied dans la fourmilière culturelle du sport pour faire évoluer les pratiques. Le cas de Maddie Groves n’est qu’une polémique de plus pour la fédération australienne. Comme lors des JO de Londres où une enquête avait été ouverte et avait révélé « l’environnement culturellement toxique » du sport australien. Les instances fermeraient parfois les yeux sur de la présence d’alcool amenant à des actes d’intimidations ou encore auraient un sérieux manque de regards sur les prescriptions médicales des athlètes.
Des graves accusations qui ont également noirci la couverture médiatique de la fédération de gymnastique en Australie. Plus de 200 gymnastes ont témoigné pour des abus sexuels ou des violences physiques et morales de la part du staff entraineur. La fédération s’était par la suite « excusée sans réserve » dans une brève prise de parole.
Pour la nageuse originaire de Brisbane, l’aventure olympique s’arrête ici. Elle ne participera pas aux sélections nationales pour Tokyo qui auront lieu ce week-end. Elle a assuré tout de même avoir le souhait de continuer sa carrière dans un environnement sain et de vouloir participer à d’autres compétitions très vite.
Photo à la Une : (@GettyImages)
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