Entre Charlotte Hertzog et le plongeon de haut vol, ce fût le véritable coup de foudre. Un destin chamboulé, menant l’Alsacienne en région Rhône-Alpes, plus précisément au parc d’attraction de Walibi. La plongeuse professionnelle s’est confiée pour Le Sport au Féminin. Entretien.
Détermination, travail et passion ont élevé Charlotte Hertzog vers une carrière sportive pleine de sensations, d’émotions et de découvertes. Pour la deuxième partie de l’entretien qu’elle nous a accordé, l’Alsacienne est revenue sur ses débuts, ses objectifs et ses meilleurs souvenirs Entretien.
Avez-vous des objectifs précis pour cette saison et celles à venir ?
À court terme c’est de progresser. Pour l’instant, j’ai deux plongeons sur quatre (Ndlr : Il en faut quatre pour participer aux compétitions). Si j’atteins cela, je m’inscrirais sûrement aux compétitions, mais sans chercher à gagner forcément. Ce serait pour prendre du plaisir. Il y a des compétitions prévues en 2021, ce serait un bel objectif. Mais il faut vraiment être prête, sauter d’aussi haut ça peut être dangereux. À plus long terme, ce serait représenter la France dans ma discipline. Mais actuellement, mes objectifs sont remis en question avec la crise sanitaire. On ne peut plus s’entrainer, les compétitions de 2020 ont toutes été annulées. C’est un peu délicat de pouvoir rêver dans ce contexte.
Quel est votre meilleur souvenir ? Avez-vous un lieu préféré pour sauter ?
J’ai toujours sauté dans les mêmes piscines (à Schiltigheim et à Walibi). Cet été, j’ai eu l’occasion de voyager avec mon équipe de plongeurs. J’ai testé les sauts en pleine nature et j’ai vraiment adoré. On sautait de différentes falaises, de ponts, etc. Il n’y a pas d’endroit spécifique que je préfère, mais je me suis rendue compte que j’adorais plonger en pleine nature. Découvrir un nouveau environnement, se demander « ah oui là on va pouvoir plonger, c’est assez profond », « ici on pourra mettre nos pieds ». Les paysages varient et ça représente de nouveaux challenges.
J’ai un bon souvenir, où j’étais fière de moi. C’était lors d’un plongeon depuis le pont de la Balle en Rhône-Alpes. C’est à vingt mètres de haut et en le voyant je m’étais dit « nan je ne le ferai pas. Ça parait très très haut, il y a du courant. Les conditions me font peur ». Au final la sensation était énorme !
À l’inverse, avez-vous de mauvais souvenirs ? Avez-vous déjà eu des mauvaises sensations ?
J’ai déjà eu l’expérience des plats, mais rien de grave, j’en rigole maintenant. Honnêtement, je ne pense pas avoir de mauvais souvenirs.
Comment vivez-vous le re-confinement en tant que sportive professionnelle ?
Je ne peux plus m’entrainer à la piscine. Je vais à la salle de sport de la caserne, car je suis également pompier volontaire. Je vais courir. Je fais du travail à sec sur un tapis (abdos, équilibre, etc). J’ai également demandé l’accès à la piscine pour les sportifs professionnels, mais ça reste flou pour le moment.
Psychologiquement c’est compliqué. Le plongeon est mon métier, mais avant tout ma passion. Je vais toujours m’entrainer avec le sourire, je suis heureuse de pouvoir plonger. Ça me manque beaucoup. Le fait de ne plus voyager en France avec mon équipe, de ne plus pouvoir découvrir la nature, est aussi étrange pour moi. C’est vraiment l’opposé de mon mode de vie habituel. Le contraste est fort.
Allez-vous continuer à plonger encore de longues annéees ?
J’espère rester plongeuse le plus longtemps possible. On peut exercer de nombreuses années, ça dépend de soi : comment on se sent, comment on prend soin de soi, etc. Dans mon équipe, certains ont plus de 40 ans, voire plus de 50 ans. Je suis vraiment la plus jeune, j’ai le temps. J’espère que ça durera.
Aviez-vous des modèles dans la discipline ?
Au départ, je ne connaissais personne, je ne m’intéressais pas du tout à la discipline. Je pratiquais par passion. C’est plus tard, quand j’ai commencé à travailler que j’ai rencontré beaucoup de monde. Je n’ai pas vraiment de modèle mais quand des personnes autour de moi sautent de vingt mètres et réalisent de magnifiques figures, ça me motive encore plus. Je pense que les plongeurs autour de moi m’ont beaucoup aidé malgré eux. J’ai réussi à me dépasser.
Photo à la Une : (@DR)