Une enquête réalisée par la BBC, et chargée de dénoncer la banalisation du cyberharcèlement, a révélé cette statistique criante, montrant par bien des égards le décalage des mentalités avec la société actuelle.
« Retournez faire la cuisine », « les femmes ne devraient pas ressembler à ça! »… Insultes grossières, jugeant le physique et l’aspect sportif, voire même la provenance sociale ou l’origine : dans le monde du sport, la femme est maltraitée par ses suiveurs. C’est ce que prouve cette importante enquête provenant des journalistes de la BBC. Pas moins de 1068 sportives de toute discipline (football, cricket, escalade, équitation, athlétisme…) ont été amenées à faire partager leur expérience des réseaux sociaux et leurs rapports avec le grand public. Instagram, Twitter, Whatsapp : la conclusion de l’enquête est accablante. 30 % d’entre elles ont déjà été victimes d’autres utilisateurs sur le web.
La force des mots, la douleur de leur impact
Noyés dans les milliards de messages échangés chaque jour sur ces géants des réseaux sociaux, ces attaques, impactant forcément la santé mentale de chaque femme, aussi renommée soit-elle, peut avoir des conséquences dramatiques sur la suite d’une carrière. Dois-je continuer à porter cette tenue ? Dois-je rester maquillée ? Dois-je arrêter mon sport ? L’humain reste humain, encore plus face à des actes inhumains. Et à voir les retombées médiatiques du monde des sports de glace en France, le Royaume n’est pas l’exception qui confirme la règle. Loin de là.
« Nous avons pu observer beaucoup de mouvements positifs dans le sport féminin au cours des cinq dernières années, mais cette enquête est un rappel brutal qu’il reste beaucoup à faire », se désole la directrice générale du Women’s Sport Trust (WST) Tammy Parlour, cette association ayant pour objectif de développer l’impact du sport féminin. La vérité est amère, mais pourtant, encore aujourd’hui, la sportive professionnelle n’a pas le même confort, qu’il soit social ou matériel, que son homologue masculin. Au Royaume-Uni, 86 % des sportives professionnelles gagneraient moins que le salaire annuel brut moyen.
Photo à la Une : (©Se Futbol Fem)