Comme l’a révélé le quotidien L’Equipe ce lundi, Margaux Pinot a été agressée dans la nuit de samedi à dimanche dernier. L’agresseur ne serait autre que son compagnon et ex-entraîneur, Alain Schmitt. La judokate tricolore a posté un message glaçant sur ses réseaux sociaux. “J’ai frôlé la mort”.
Après l’agression de Kheira Hamraoui il y a quelques semaines, c’est une nouvelle affaire qui vient bousculer le sport français. Titrée en équipe lors des derniers Jeux de Tokyo, Margaux Pinot a été agressée par son compagnon Alain Schmitt le week-end dernier. Cette agression aurait eu lieu au domicile de la judokate, du côté du Blanc-Mesnil. Alain Schmitt a ensuite été interpellé le dimanche, aux alentours de deux heures du matin et placé en garde à vue. Margaux Pinot aurait elle trouvé refuge chez une voisine.
“J’ai appris que M. Schmitt a été placé en garde à vue au commissariat de Blanc-Mesnil pour des violences volontaires sur Margaux Pinot”, a notamment expliqué Jean-Jacques Rusca, secrétaire général du comité 93 en judo. “Nous, en tant que comité judo du 93, on ne cautionne absolument pas ces actes de violence”. Selon un proche de cette affaire, l’agression aurait trouvé sa source après une “dispute conjugale” suivi d’un “échange de coups”.
“J’ai frôlé la mort”
Quelques jours plus tard, Margaux Pinot s’est confiée au Parisien sur ce qu’il s’est réellement passé. “Il était alcoolisé. Je devais l’amener à l’aéroport. Quelques minutes après son arrivée à mon domicile, il m’explique que, finalement, il n’aura pas besoin de moi. Il prend ses affaires, je suis étonnée, je lui demande ce qu’il fait. Il me répond que je suis débile, s’ensuivent des paroles violentes”. Alain Schmitt aurait notamment tiré les cheveux de la judokate mais l’aurait également étranglée : “J’étais à la fois sonnée et consciente de ce qui se passait. J’ai frôlé la mort”, a‑t-elle expliqué.
Dans la nuit de samedi à dimanche, j’ai été victime d’une agression à mon domicile par mon compagnon et entraîneur.
— Margaux Pinot (@MargauxPinot2) December 1, 2021
J’ai été insultée, rouée de coups de poings,
ma tête a été frappée au sol à plusieurs reprises. Et finalement étranglée. pic.twitter.com/Ghbwg8NVQy
Alain Schmitt finalement relaxé
Ce mardi soir, Alain Schmitt a été jugé en comparution immédiate. Accusé de “violences sur conjoint avec circonstances aggravantes et en état d’ivresse manifeste”, l’ancien entraîneur du Blanc-Mesnil a ensuite été relaxé par le tribunal aux alentours de une heure du matin. Les traces de la dispute sont toujours présentes, Alain Schmitt a un œil au beurre noir, Margaux Pinot a le visage gonflé et les yeux tuméfiés. “Une ITT de dix jours a été prononcée, ce qui démontre la violence des coups reçus”, a expliqué l’avocat de la judokate, Maître Stéphane Maugendre.
“J’ai eu très peur de la violence, les coups n’arrêtaient pas”, a expliqué Margaux Pinot au tribunal. “Ce n’était pas un combat de judo, c’était des coups de poing. Je ne me suis pas protégée la tête”, a‑t-elle ainsi expliqué. Enfin, la jeune judokate a raconté comment elle a réussi à s’enfuir pour se réfugier chez ses voisins : “Sans mes voisins, je serais morte.”.
De son côté, Alain Schmitt nie et prétexte une grosse dispute. Pourtant, de nombreuses traces de sang sont présentes dans l’appartement : “Je ne lui ai pas mis de coup de poing ou de coup de boule. Ces traces, ce sont les endroits où on s’est cognés. Et s’il y en a partout, c’est qu’on s’est cognés pas mal”.
Alors que le tribunal demande d’abord un an de prison avec sursis probatoire, l’avocat d’Alain Schmitt demande la relaxe de son client, ce qui est finalement accepté. “Ma cliente est effondrée, elle ne comprend pas cette décision”, a notamment expliqué l’avocat de Margaux Pinot. Le tribunal justifie cette décision notamment par l’absence de preuves tangibles de l’unique culpabilité d’Alain Schmitt.