Seule femme avec Berta Garcia (Espagne) à la tête d’une sélection féminine du Top 10 mondial, Annick Hayraud sera sur le banc du XV de France lors de la prochaine Coupe du monde, en septembre prochain. L’ancienne demi-ouverture vivra à l’occasion, son septième mondial, le premier en Nouvelle-Zélande. Portrait de la chef d’orchestre de l’équipe de France de rugby à 15.
Présente à la première Coupe du monde féminine (1991)
Annick Hayraud est l’une des joueuses les plus capées de la sélection nationale (65 matchs entre 1986 et 2002). Au cours de sa carrière, elle a eu l’occasion de participer à quatre Coupes du Monde. Dont la première de l’histoire du rugby féminin en 1991. « C’était la première fois qu’on voyait les Néo-Zélandaises et autant d’équipes nationales réunies. Une fête extraordinaire. », a -t-elle confié à la Fédération. Une compétition où elle a inscrit un drop et une pénalité face à l’équipe de l’hémisphère sud. Le match restera gravé dans sa mémoire. Cette année là, la France finit troisième, derrière les Etats-Unis et l’Angleterre. Place à laquelle elle a toujours terminé, sauf lors de l’édition aux Pays-Bas en 1998 (4eme). Une petite désolation pour l’actuelle manager. « C’est génial de jouer quatre Coupes du monde mais j’aurais préféré n’en jouer qu’une seule et être championne du monde. »
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Véritable passionnée du ballon ovale
Quand l’actuelle sélectionneure du XV de France parle de rugby, elle répond toujours avec passion. Et pour cause, à 16 ans, elle a privilégié le ballon ovale au ballon rond pour entamer une grande carrière de rugbywoman. Un choix guidé par l’état d’esprit et la solidarité qu’offre ce sport. Si elle rentrait sur un terrain, c’était avant tout pour s’amuser. « J’étais capable de faire des centaines de kilomètres pour aller jouer un match de rugby. On faisait 7 ou 8 heures de bus aller. Pareil au retour. C’était énorme. », a-t-elle ainsi expliqué au Parisien en février 2019. Des années plus tard, sa passion n’a pas faibli, bien au contraire.
Manager du XV de France en 2011 puis de nouveau à partir de 2016
Le lien qui unie Annick Hayraud à l’équipe de France ne s’est pas rompu au fil des années. Il s’est même renforcé. En 2011, alors qu’elle entraîne l’AS Romagnat Rugby Féminin, elle intègre les rangs de la sélection nationale et en devient manager jusqu’en 2014, année de Coupe du monde, organisée en France. Elle est promue manager général en 2016. Depuis, elle dirige les Bleues d’une main de maître et possède une grande confiance en son effectif. « On a confirmé qu’on était capables de rivaliser avec les meilleures en jouant un très bon rugby. »
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Architecte de la victoire de la France au tournoi des Six Nations de 2018
Le parcours de l’équipe de France au tournoi des Six Nations de 2018 doit son prestige à Annick Hayraud et son leadership. 5 victoires sur 5 matchs joués, les Bleues se sont offerts la compétition sans subir la moindre défaite, en s’appuyant sur une défense de fer. Un Grand Chelem qui restera dans les annales. « On gagne le Grand Chelem et la machine est lancée avec des victoires sur les championnes du monde néo-zélandaises ou les Anglaises. »
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Militante pour la reconnaissance et la légitimité du rugby féminin
Annick Hayraud a toujours mis un point d’honneur à la légitimation du rugby féminin. Elle-même victime de critiques sur sa féminité dans un sport « masculin » dans les années 80, elle a fait de sa féminisation un combat. En 2019, elle se réjouissait de voir que la barre des 20 000 licenciées en France avait été franchi, mais parlait de toujours faire avancer les choses.
Elle a également voulu porter le rugby féminin au rang de sport professionnel. Ainsi elle a milité pour l’apparition d’un contrat fédéral pour ses joueuses. « L’idée, ce n’est pas que les filles soient 100% rugby. C’est vraiment de leur donner du confort et qu’elles aient à côté un projet. » , a-t-elle dévoilé à actu.fr en 2019. Leur offrant la possibilité de pouvoir poursuivre une activité professionnelle mais en aménageant leur emploi du temps, la Fédération a permis aux joueuses de sécuriser leur avenir. Un aboutissement rendu possible grâce à l’implication de leur manager.
Photo à la Une : (@FFR)
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