Championne d’Europe juniors sur du 10 km féminin, à Malte, et championne du monde juniors en relais en eau libre, à Eilat, en Israël. À tout juste dix-neuf ans, Lisa Pou compte déjà un beau palmarès. Entre deux entraînements, la nageuse s’est confiée pour Le Sport au Féminin.
Elle baigne dans cet univers depuis son plus jeune âge. Une passion transmise par son père, Michel Pou, ancien nageur professionnel. Férue du dépassement de soi, Lisa s’entraîne quasiment tous les jours : dix entraînements par semaine, deux séances de musculation et des stages en équipe de France à l’approche des compétitions. Ce rythme intensif n’est pas compatible avec ses études. Alors, elle arrête sa première année de psychologie et se consacre entièrement à la nage. Mais, à l’approche des Championnats du monde de Yeosu (Corée du Sud), la place de Lisa reste encore incertaine. Rencontre avec une jeune nageuse prometteuse.
Lisa, pourquoi la nage en eau libre et non pas en bassin ?
Lorsqu’on nage en eau libre, on est en contact avec la nature et ça nous permet de changer d’air. On est plus libre. Je trouve ça plus intéressant que de nager dans une piscine avec du chlore. Côté stratégique, c’est plus intéressant aussi car il n’y a pas de lignes, on a un contact direct avec les adversaires.
Justement, parlez-nous de l’aspect stratégique en eau libre ?
C’est un peu comme pour le cyclisme. Il faut se mettre les uns derrière les autres pour que ce soit plus facile. Il y a deux endroits où l’on peut nager sans trop dépenser : soit juste dans les pieds de la personne ou soit au niveau de la taille. Le problème, c’est que je ne suis pas trop contact. C’est mon principal défaut et si une fille commence à être gênante, je commence à stresser. Le rythme cardiaque s’accélère et forcément ça joue dans la dépense énergétique. J’essaie de travailler dessus depuis pas mal de temps. J’ai fait des progrès, mais il m’en reste encore à faire.
Comment se sont passées les pré-qualifications en novembre dernier à Abou Dabi ?
Pas terrible. Il fallait finir dans les douze premières pour être directement qualifiée pour les Championnats du Monde à Yoesu en Corée du Sud, qui auront lieu cet été. J’ai fini seizième ce qui veut dire que je suis seulement pré-qualifiée sur le 25 km.
D’après vous, qu’est-ce qui vous a fait défaut ?
Je pense que j’ai mal géré. C’était peut-être une erreur stratégique de ma part. Mais, j’ai réussi à me pré-qualifier pour le 25 km. J’ai tout donné et je n’aurais pas pu mieux faire, j’aurais sûrement dû mieux gérer la course.
En quoi cette course était-elle décisive ?
C’était la course à ne pas rater ! Elle offrait une qualification directe sur le 10 km de la Coupe d’Europe d’Eilat (le 31 mars dernier), celle-ci étant qualificative pour les Championnats du monde de Yeosu, en juillet prochain.
Pouvez-vous encore prétendre aux Championnats du monde en Corée, cet été ?
Oui et non. Tout dépend du choix des deux françaises qualifiées, Lara Grangeon et Aurélie Müller. Elles participent à la course du 10 km et elles ont la possibilité de faire le 25 km. Dans quelques jours, chacune annoncera son choix respectif. Il n’y a que deux places, et si l’une d’elle ne se présente pas aux vingt-cinq bornes, je pourrais prétendre aux Championnats du monde. Mais il faudra pour cela que je gagne les Championnats de France, qui auront lieu fin mai à Brive.
Avez-vous encore des chances de participer au JO de Tokyo 2020 ?
Non, je ne peux plus y participer, car seule la course de 10 km est intégrée au programme olympique. L’épreuve du 25 km n’est pas encore officiellement reconnue. Je pense et j’espère aussi que l’épreuve des relais sera bientôt reconnue, pour Paris 2024.
Photo à la Une : (@LisaPou)
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