Mis en ligne à la fin du mois d’août sur la plateforme de streaming, Comme des phénix : L’esprit paralympique donne la parole à neuf athlètes paralympiques qui racontent leurs parcours, leurs entraînements et leurs émotions sportives. Parmi eux, quatre sportives : Bebe Vio, Ellie Cole, Cui Zhe et Tatyana McFadden.
Toutes touchées par un handicap depuis l’enfance, ces quatre sportives sont animées par la soif de gagner et de remporter une médaille olympique. Mais pour y arriver, chaque parcours est différent. Que ce soit celui de Cui Zhe qui a été repérée par le gouvernement chinois en quête d’athlètes paralympiques avant ses Jeux de Pékin, ou celui d’Ellie Cole qui a trouvé un refuge dans le sport pour se faire accepter et exister. Cette dernière explique d’ailleurs : « La natation était l’un des seuls sports que je pouvais pratiquer sans être ramenée à mon handicap. (…) Je n’aimais pas me faire battre, j’ai décidé de devenir la plus rapide du groupe. Peu importe que je n’aie qu’une seule jambe ». Des dizaines de médailles plus tard, elle est l’une des plus grandes athlètes paralympiques australiennes.
« Au moment où je me suis assise dans ce fauteuil de course, j’ai su que c’était pour moi »
Autre continent, autre parcours : celui de Tatyana McFadden. Née dans une Russie qui accepte difficilement les personnes handicapées, elle est placée en orphelinat dès son plus jeune âge. Malgré le fait qu’elle n’ait pas de jambes pour se déplacer, on ne lui fournit pas de fauteuil roulant et elle doit donc apprendre à se déplacer en se traînant par terre à l’aide de ses bras. Finalement, le salut viendra d’une américaine qui l’adopte à l’aube de ses 6 ans. Installée aux Etats-Unis, elle est alors placée dans un fauteuil et elle raconte que c’est là que tout a commencé pour elle : « Au moment où je me suis assise dans ce fauteuil de course, j’ai su que c’était pour moi. J’étais comme en transe. J’étais lancée et rien ne pouvait m’arrêter. Je me suis mise à parcourir 200 kilomètres par semaine ». Avec pour seul objectif, les Jeux Paralympiques d’Athènes… Et quelques années plus tard, elle repart de Grèce avec deux médailles !
Mais pour l’Américaine, l’histoire ne s’arrête pas là : elle se lancera également le défi fou de participer à des Jeux Paralympiques d’hiver et sera à l’origine d’une loi permettant à tous les étudiants handicapés de pouvoir pratiquer librement un sport au sein de leur université. Rien que pour s’inspirer de ce formidable parcours, le documentaire de Netflix vaut le coup.
Bebe Vio, amputée de ses deux bras et de ses deux jambes alors qu’elle n’a que 11 ans
Mais le parcours le plus touchant est probablement celui de l’italienne Bebe Vio. Passionnée d’escrime depuis son plus jeune âge, elle est touchée par une méningite et doit prendre elle-même la décision de se faire amputer de ses deux bras et ses deux jambes alors qu’elle n’a que 11 ans. Tout le monde lui dit alors qu’elle ne pourra plus jamais pratiquer son sport. Résiliente, elle s’accroche, trouve des moyens d’adapter sa pratique et rêve de Jeux Paralympiques. Après des années d’efforts et de doutes, elle prend finalement part aux Jeux de Rio et le documentaire propose de revivre son combat final. Un moment puissant, rempli d’émotions et de force mentale.
Comme des phénix : L’esprit paralympique est une très belle réalisation de la part de Peter Ettedgui et Ian Bonhôte qui parviennent à filmer les sportives au plus près et à recueillir des témoignages poignants. Une vraie ode aux bienfaits du sport, notamment quand il s’agit de surmonter les pires épreuves de la vie.
Comme des phénix : L’esprit paralympique
De Peter Ettedgui et Ian Bonhôte
Disponible sur Netflix
Photo à la Une : (@DR)