Comptant parmi les favorites de Roland Garros, la Japonaise Noami Osaka a formulé un étonnant message sur les réseaux sociaux cette semaine. Avant même le début du tournoi, elle a informé de sa volonté de ne pas participer aux conférences de presse durant toute la quinzaine du Grand Chelem parisien. Une décision s’apparentant à un boycott médiatique qui fait réagir le monde du sport et qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour la numéro deux mondial.
Coopérer avec les médias en répondant à leurs questions fait partie intégrante des obligations des sportifs et des sportives. Victorieuse de son match au premier tour de Roland-Garros dimanche soir, Noami Osaka s’y est clairement opposé . La numéro deux mondial a justifié cette prise de position de la manière suivante : « Je me suis souvent retrouvée à répondre à des questions qui sèment le trouble dans nos esprits, et je ne vais me soumettre à des gens qui doutent de moi ». A l’issue de sa première victoire, contre la roumaine Patricia Maria Tiag ( 6-4/ 7-6 (7-4) ) elle a pris la parole sur le court en répondant aux questions de Fabrice Santoro ainsi qu’à la télé japonaise Wowow avec qui elle est en contrat. L’organisation du tournoi de la Porte d’Auteuil la menace de l’exclure du tournoi, si elle récidive. Elle a déjà écopé d’une amende de 15 000 $ pour ce premier manquement.
Soutenue par son entraîneur
Cette décision fait parler et semble tirer la sonnette d’alarme sur deux points : le bien être des sportifs et le rôle des médias. Wim Fissette l’entraineur belge de la numéro 2 mondial la soutient pleinement « Elle est préoccupée par des questions fondamentales, elle veut provoquer le changement. » Naomi Osaka et son entraineur plaident la carte de la préservation de la santé mentale des sportifs et décident de faire pression sur le système pour faire passer ce message. Pour Maryse-Ewanje Epée dans l’After de RMC Sport « avant les menaces, il serait peut-être bon d’écouter ce que les sportifs ressentent. ». La réaction de Naomi Osaka tend à interpeller sur la nécessité d’une conférence de presse d’avant et d’après match, un exercice souvent rébarbatif et parfois peu appréciable après une défaite pour les sportifs.
« Sans la presse, sans les gens qui voyagent pour écrire sur nos victoires, nous ne serions probablement pas les sportifs que nous sommes aujourd’hui. Nous n’aurions pas la reconnaissance que nous avons à travers le monde, et nous ne serions pas aussi populaires » a réagi Raphaël Nadal.
Les journalistes qui posent les questions en conférences de presse connaissent la rudesse du métier et la moquerie volontaire ne prime pas lors de ces exercices. Pourtant, certaines questions peuvent être reçues de manières différentes selon les sportifs et les maladresses existent évidemment. Les journalistes sont eux aussi affectés par cette nouvelle, cela complique leur travail, particulièrement pour les Japonais qui ne sont pas forcément connus pour poser des questions délicates. La presse japonaise assure que la population asiatique est réceptive aux prises de positions de la tenniswoman. Probablement en saurons-nous davantage ce mercredi puisque Noami Osaka doit affronter Ana Bodgan 102ème mondial, lors du deuxième tour.
Photo à la Une: (@WTA)
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