Un an après la création de l’Association Française des Coureuses Cyclistes (AFCC), sa vice-présidente Audrey Cordon-Ragot est revenue pour L’Équipe sur la première année d’action du syndicat des cyclistes féminines. Elle a également évoqué les projets futurs de l’association.
« On veut jouer le même rôle que l’UNCP (l’Union nationale des cyclistes professionnels) au sein du peloton masculin ». Voilà, selon Audrey Cordon-Ragot, le rôle de l’AFCC, le jeune syndicat du cyclisme féminin. Car si son homologue masculin existe depuis 1957, l’association féminine a vu le jour il y a seulement un an. Une année au cours de laquelle le cyclisme féminin a eu fort à faire.
Une première année chargée
Dès sa création, l’AFCC aura eu du pain sur planche avec des incidents qui ont touché de plein fouet le cyclisme féminin. « On a fait face à diverses affaires de dopage, de harcèlement sexuel, le coronavirus… On est directement entré dans le vif du sujet et on a fait du mieux qu’on a pu. On a notamment travaillé pour se faire connaître auprès des filles, de différentes divisions nationales, des organisateurs, de la Fédération », a expliqué Audrey Cordon-Ragot, qui fait notamment référence à des affaires de harcèlement sexuel comme celle qui a touché la Française Marion Sicot. Malgré cette année chargée, la quadruple championne de France du contre-la-montre s’est félicitée d’une telle avancée pour son sport. « Chez les femmes, il n’y avait pas d’association, il n’y avait rien en place pour les coureuses professionnelles », a-t-elle rappelé.
« Plein de choses se mettent en place, on n’est qu’au début »
La coureuse de l’équipe Trek-Segafredo entend bien continuer à se battre pour les filles du peloton avec plusieurs projets à venir : « Plein de choses se mettent en place, on n’est qu’au début et pourtant, on sent qu’on a déjà des responsabilités, que les filles nous font déjà confiance. C’est hyper motivant pour la suite. Il y a plein de bonnes nouvelles et de beaux projets en cours, on donnera le maximum pour que ça fonctionne et que le cyclisme féminin prenne enfin l’essor qu’il mérite ». L’AFCC vise notamment à aider les athlètes dans leur carrière sportive, mais aussi dans leur après carrière : « C’est donner la chance aux filles d’avoir un syndicat, tout simplement, pour défendre leurs droits. »
Enfin, après la création en mai dernier d’un Paris-Roubaix féminin, le syndicat milite pour un Tour féminin des Pyrénées qui pourrait faire son apparition en 2022. Si le cyclisme féminin est en plein développement et se structure peu à peu, Audrey Cordon-Ragot l’assure : « Ce ne sont que les prémices de ce qui va se passer dans les années qui arrivent, le cyclisme féminin va être « bankable » ».
Photo à la Une : (@FFC)