Sport présent aux Jeux Olympiques depuis 1896, l’aviron est très apprécié dans les universités d’outre-Manche et des Américains. En France, la discipline nautique reste méconnue du grand public, même quand elle est diffusée aux JO. Pourtant, tout comme l’haltérophilie, elle existe depuis la nuit des temps.
Qu’il soit pratiqué sur mer ou en rivière, l’aviron requiert de la force dans les jambes, le dos et les bras pour pousser un bateau à l’opposé d’un cap. Le sport se pratique seul ou, plus généralement, par équipe. Certaines épreuves, telles que le « huit avec barreur » mobilisent jusqu’à huit rameurs. Le Sport Au Féminin vous propose une immersion à travers l’une des disciplines préférées de Pierre de Coubertin.
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Une impulsion anglaise
Bien que les racines de l’aviron remontent à l’Antiquité et au bassin méditerranéen, les premières courses modernes d’aviron datent du XVIIIe siècle. Elles avaient lieu sur la Tamise, à Londres. Très vite, le sport est devenu populaire. La plus ancienne course amateur date de 1715 et se nomme « Doggett’s Coat and Badge ». Elle est encore organisée aujourd’hui. C’est donc tout naturellement que les universitaires britanniques se sont emparés du phénomène un siècle plus tard.
En France, le premier club d’aviron a été fondé en 1838 au Havre. La discipline était alors en plein essor en France, particulièrement à Paris. Au départ considéré comme activité masculine, l’aviron a incorporé des courses féminines aux régates à la fin des années 1800. Mais être rameuse était mal vu. Il aura fallu attendre les années 1920 pour que les mentalités commencent doucement à changer.
De l’endurance et de la technicité
L’aviron allie puissance et technique. Contrairement à une idée reçue, les bras ne suffisent pas aux sportives pour remporter une course. Les jambes, les lombaires, les abdominaux et le dos sont aussi essentiels à la progression des canotiers. L’endurance est également déterminante dans une régate. Plus l’effort est intense et durable, plus les rameuses ont des chances d’arriver en tête.
Il s’agit aussi d’un sport technique. Il faut faire avancer le bateau en fonction du mouvement de la palme des rames et celui de la coque. Peu importe la force de la sportive, si une adversaire est plus technique, elle ne remportera pas la course. C’est pourquoi la fluidité du mouvement a été baptisée « le coup d’aviron ». Il se décompose en deux temps.
Un temps de « propulsion », où la coque est projetée grâce au travail des jambes de la rameuse – les cuisses restent tendues, tandis que les bras et le dos permettent aux pelles de fouetter l’eau. L’autre temps sert au « retour ». Les rames sortent de l’eau, les canotières tendent les bras et replient leurs jambes pour se préparer à une nouvelle propulsion. Ainsi, la coque du bateau glisse sans être freinée.
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Un sport d’équipe ?
Hormis les épreuves en skiff – petit bateau une place, et les Championnats indoor, l’aviron se pratique par équipe. Chez les femmes, il existe huit épreuves en équipe olympiques depuis 2020. Soit le même nombre que chez les hommes. Ainsi, les compétitions comptent : le deux de couple, le quatre de couple avec barreuse, le quatre de couple sans barreuse, le deux sans barreuse, le quatre avec barreuse, le quatre sans barreuse, le huit et le deux de couple poids léger. Les régates se déroulent sur 2000 m.
Parmi les Françaises titrées, seul un duo a déjà remporté une médaille olympique. Hélène Cortin et Christine Gossé ont en effet raflé le bronze en 1996. Depuis, de bons espoirs sont fondés en Margaux Bailleul, championne du monde et de France d’ergomètre (2020, aviron indoor) et Clara Valinducq, championne d’Europe 2018. Toutes deux sont actuellement pensionnaires de l’INSEP.
Les handi-rameuses ont aussi de beaux jours devant elles, Margot Boulet a notamment tout récemment remporté la médaille d’or aux Championnats du monde indoor sur la distance olympique. Perle Bouge de son côté, quatre fois médaillée d’argent en deux de couple mixte, a battu en janvier dernier le record mondial de PR2 avec un temps de 7:53.4.
Camille Loisel, rameuse
« L’aviron est un sport de passionné. Parfois c’est une discipline difficile. Quand les conditions climatiques ne sont pas au top, il faut vraiment aimer cela. J’ai vraiment un rapport particulier avec l’eau, que ce soit en entraînement ou en course. J’adore ramer, tout donner pour les autres et créer des amitiés. Je dis souvent que l’aviron est un sport individuel, mais qui se pratique à plusieurs ! »
Photo à la Une : (@FFAviron)
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