Élue Marin de l’année 2019 aux côtés de Camille Lecointre, Aloïse Retornaz (26 ans) est désormais tournée vers un autre objectif : une médaille d’or olympique lors des prochains JO de Tokyo. Pour ses premiers Jeux Olympiques, la Brestoise entend ne pas perdre de temps, avant de se tourner vers les Jeux Olympiques de Paris 2024.
À quelques mois du début des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, Camille Lecointre et Aloïse Retornaz se sont confiées pour Le Sport au Féminin. Aujourd’hui, entretien avec la deuxième citée, qui espère bien se parer d’or à Tokyo pour ses premiers JO.
Aloïse, votre passion pour la voile a toujours été une évidence ?
Pas vraiment (rires). Plutôt pour la compétition avant tout. J’ai apprécié la voile plus tard. Vous savez, à Brest, il fait très froid, c’est humide, et assez venté. Alors quand vous avez six ou sept ans, vous avez plutôt peur d’aller faire de la voile. Mon père m’a poussé à continuer et finalement, j’ai eu un déclic. La voile est devenue une passion.
Et quelques années plus tard, le prix de Marin de l’année …
Un honneur ! De très grands noms de la voile ont reçu cette récompense. C’est un peu la cerise sur le gâteau pour nous. Le regard des gens a changé depuis ce prix. C’est une bonne chose que deux femmes de la voile olympique puissent recevoir ce prix, habituellement décerné aux marins des courses au large.
Parlez-nous du duo que vous formez avec Camille Lecointre ?
Notre équipage est particulier, notamment à cause de la différence d’âge. Mais c’est ce qui fait notre force. Nous apportons chacune des choses différentes à bord. Camille a l’expérience des Jeux Olympiques. C’est clairement la meilleure barreuse de France dans notre catégorie. De mon côté, j’apporte un peu de fraîcheur, un regard nouveau dans l’équipe. Nous sommes vraiment complémentaires, notamment dans la répartition des tâches.
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L’objectif à Tokyo, c’est l’or, et rien d’autre ?
Sur ça, on est assez d’accord (rires). Nous avons fait une grosse saison. Nous avons les capacités pour aller chercher l’or. C’est l’objectif que l’on s’est fixé. On ne veut pas viser autre chose.
Comment appréhendez-vous ces premiers Jeux Olympiques ?
C’est assez impressionnant. Une rêve de gosse. C’est quelque chose qui me fait rêver depuis toute petite. Je me souviens des Jeux Olympiques d’Athènes et la médaille d’or de Faustine Merret. C’est le début du rêve.
Quel est le secret de votre préparation jusqu’à Tokyo ?
La pression monte petit à petit. On essaye de contrôler les paramètres de performance. On sent que les médias commencent à parler des Jeux Olympiques. On est déjà un peu dedans. Tous les jours, ou presque, les gens qui nous croisent nous demandent : « Alors, vous allez chercher la médaille d’or ? » Comme si cela était simple (rires). Mais on se rend compte que c’est pour nous encourager. C’est vraiment chouette de voir les gens nous soutenir. On a hâte que la compétition démarre.
Quel regard portez-vous sur le plan d’eau de Tokyo ?
Nous sommes déjà allées trois fois sur la plan d’eau. Nous le trouvons assez varié, notamment au niveau des conditions météorologiques. Une chose est sûre, il fera chaud ! Nous arriverons avant le début des JO, pour nous adapter à la chaleur et à l’humidité. L’an dernier, nous y sommes allées durant un mois, ce qui nous a permis de bien s’adapter aux conditions. Cela nous a donné confiance.
Paris 2024, vous y pensez déjà ?
Oui, forcément, j’ai ces Jeux dans un coin de la tête. Je sais que je vais continuer jusqu’à Paris. Dans ma tête, en tout cas, j’ai vraiment cette envie. Les choses seront différentes, je ne serai plus avec Camille, nous passerons à un support mixte. Il faut donc que je trouve un navigateur. Je n’ai pas encore d’idées précises, mais j’ai déjà quelques pistes. En tout cas, je ne prendrai pas de décision avant Tokyo.
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