Dans le cadre de la semaine du sport féminin, orchestrée par France Télévisions, Roxana Maracineanu a accordé une interview à FranceInfo. La Ministre des Sports a notamment fait le point sur le développement du sport féminin et sur les affaires de violences sexuelles qui ont ébranlé certaines disciplines.
« Je pense que le temps est venu de parler de cette égalité hommes-femmes »
La parité est un sujet qui a longtemps été mis au second plan par le Ministère des Sports. Depuis son arrivée, Roxana Maracineanu en a fait son cheval de bataille, jugeant que « le temps est venu de parler de cette égalité hommes-femmes ». Mais l’ex-nageuse a été marquée par les difficultés « sur la féminisation de l’encadrement, des entraîneurs, des adultes qui entourent les athlètes, où les femmes sont trop peu nombreuses ».
D’autre part, la Ministre veut aussi offrir « des perspectives » aux athlètes qui souhaiteraient se reconvertir. Elle juge que « quand vous êtes une athlète et que vous voyez que les entraîneurs ne sont que des hommes, que les bénévoles ne sont que des hommes, vous vous dites qu’une fois votre carrière terminée, il n’y aura pas de place pour vous« .
« Nous le développons au travers de toutes nos politiques publiques »
Depuis plusieurs années, le développement du sport féminin s’accélère mais est encore loin de rivaliser avec son homologue masculin. La Ministre assure que le sport féminin est développé « au travers de toutes nos politiques publiques ». A quatre ans des Jeux Olympiques de Paris, Maracineanu veut démocratiser le sport aux jeunes filles en proposant « deux fondamentaux, le savoir rouler et le savoir nager dès l’âge de quatre ans ». Face à la crise sanitaire, le Ministère des Sports s’est employé pour aider « un modèle économique déjà fragile », en débloquant 107 millions d’euros d’aides pour l’ensemble du sport français.
La pandémie a aussi permis de mettre en lumière une volonté de professionnalisation du monde sportif féminin. La Ministre fait un gros travail pour « insister auprès des clubs pour qu’ils transforment les défraiements actuels de leurs joueuses, qu’ils les considèrent comme des professionnelles, avec un vrai contrat et un statut qui leur permet de cotiser, d’avoir des droits à la retraite« . Roxana Maracineanu peut également compter sur le dévouement des fédérations de sports collectifs et des syndicats de joueuses pour mener à bien son combat.
« On veut éradiquer ce phénomène »
L’année 2020 a été marquée par de nombreuses affaires de violences sexuelles dans le milieu du sport féminin. Une parole libératrice, insufflée par le livre de l’ancienne patineuse Sarah Abitbol, dénonçant les agissements de son entraineur. Avec l’ampleur prise par le mouvement, Roxana Maracineanu s’est sentie « heureuse que les victimes puissent s’exprimer, que l’on puisse les écouter enfin ». La ministre a rappelé son engagement dans le combat, en avançant qu’il était primordial « de pouvoir affirmer avec les fédérations, que nous avons zéro tolérance au sujet des violences dans le sport, que ce soit des violences sexuelles ou verbales, ou des faits de harcèlement ou de discrimination ».
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Toutefois, le chemin vers l’endiguement de ces pratiques est encore long. Aujourd’hui, ce sont plus de 370 affaires de ce type qui sont traitées par le ministère ou par la justice. Mais Roxana Maracineanu s’est montrée catégorique sur ses agissements, en affirmant « que le club doit rester ce qu’il est : un lieu d’épanouissement, d’éducation pour nos enfants, et que ce genre de pratique ne peut pas venir ternir la véritable nature du sport ». La vice-championne olympique a aussi annoncé des mesures fortes contre ce phénomène. Le Ministère veut « éradiquer ce phénomène et veiller à ce que des personnes condamnées ne puissent plus jamais se retrouver dans des associations sportives ».
Photo à la Une : (@Jacques Witt / SIPA)