D’après des informations et témoignages rapportés par Le Monde, certaines coureuses subiraient le harcèlement de manageurs et directeurs sportifs.
Peu à peu, dans chaque discipline, le voile se lève. Après le monde de l’escalade, celui du patinage artistique ou de la gymnastique artistique, c’est au tour du cyclisme d’être touché de plein fouet par une nouvelle affaire de harcèlement sexuel. Ce week-end, nos confrères du Monde ont publié plusieurs récits rapportant des remarques déplacées ou comportements dégradants de certains manageurs d’équipes semi-professionnelles.
La sélection des coureuses au coeur du problème
Afin de rejoindre les meilleures équipes cycliste où les coureuses pourront jouir d’un salaire minimum et du statut professionnel instauré cette saison, il faut d’abord faire ses preuves sur des courses de moins grande envergure. Et c’est là où le bât blesse. Les manageurs des équipes ont la mainmise sur la sélection des coureuses pour les épreuves et abuseraient de leur pouvoir sur des jeunes cyclistes, à peine majeures.
« Dans l’espoir d’un meilleur contrat »
« UCI : ces trois lettres, c’était mon rêve avant d’en être écœurée a expliqué la Française Chloë Turblin au près du Monde. On n’ose pas se plaindre parce qu’on sait que beaucoup de filles rêveraient d’être à notre place » a ajouté celle qui a rejoint l’équipe Health Mate en 2018. « Le problème, c’est qu’on veut toutes y arriver a détaillé la Suédoise Sara Penton, de l’équipe Drops. On prend des seaux de merde parce qu’on n’a aucun droit, pas de salaire, mais on continue dans l’espoir d’un meilleur contrat. Tu cours et t’encaisses. »
Pour tenter d’atteindre le circuit World Tour et de participer aux épreuves les plus médiatisées, certaines coureuses accepteraient ce harcèlement quotidien. « Le problème intervient quand le manageur est à la fois directeur sportif, entraîneur, kiné, a estimé Audrey Cordon-Ragot, membre du team Trek-Segafredo. La nouvelle génération de directeurs sportifs me semble faire davantage attention à ces problématiques. »
En guise de confirmation de ces allégations de harcèlement, une enquête de la fédération néerlandaise réalisée en 2018 a révélé que « 13 % de ses cyclistes de haut niveau avaient subi un comportement inapproprié à caractère sexuel, allant des réflexions déplacées aux attouchements. »
Photo à la Une : (@UCI)
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