En déplacement sur le terrain de Fleury ce mardi soir (18h), le Brest Bretagne Handball se verrait bien signer une onzième victoire en autant de sorties cette saison en Ligue Butagaz Energie. L’occasion parfaite pour faire le point sur le Championnat de France avec Cléopâtre Darleux, l’une des gardiennes du club breton.
L’année 2020 de Cléopâtre Darleux n’a pas été de tout repos. Revenue de congé maternité mi-février pour disputer un match de Coupe de France avec le BBH, la gardienne a ensuite, comme son club, était stoppée nette par le confinement et l’arrêt des compétitions sportives. Avant de redémarrer en septembre tambour battant et de s’offrir une nouvelle breloque européenne sous les couleurs de l’équipe de France. Un petit peu plus d’un mois après cette médaille d’argent ramenée du Danemark, l’une des meilleures joueuses à son poste du monde a accepté de se confier sans tabou à notre média. Premier volet ce mardi avec le ressenti de la Rebelle sur les récentes performances de son club en Championnat, avec forcément cette envie féroce de remporter le titre en fin d’année. Entretien.
Après votre large victoire contre Metz et au vue de la forme des deux équipes, est-ce la bonne année pour que Brest remporte le titre de champion de France ? (Brest n’a été champion qu’une seule fois dans son histoire, c’était en 2012).
C’est sur que c’est une année où l’on sent que c’est possible. Metz se bat toujours et c’est encore une très belle équipe, même si contre nous, elles ont complètement déjoué en seconde période. Nous avons une belle carte à jouer et notre souhait est de remporter ce championnat, car le club du BBH ne l’a jamais gagné (Ndrl : le club breton l’a remporté en 2012, mais il s’appelait alors « Arvor 29 »). Il s’agirait d’un premier pas important pour montrer que nous sommes vraiment un grand club et légitimer tout le reste. En plus, cela nous permettrait de nous qualifier directement pour la prochaine Ligue des champions, sans avoir à monter un dossier pour que l’EHF valide notre participation.
En parlant du Championnat, vous allez affronter Fleury ce mardi soir. Il s’agit déjà de votre huitième match depuis le début de l’année. On a notamment vu la grave blessure de Line Uno de l’ESBF. N’êtes vous pas en colère contre les instances qui vous obligent à enchaîner autants de rencontres en si peu de temps ?
Nous sommes habituées à beaucoup jouer, mais quand même. En ce moment, il y a énormément de blessures en LBE. Concernant Line Uno, il s’agit de la huitième grosse blessure de la saison, ce qui est énorme. Ce n’est forcément pas anodin, car nous jouons vraiment trop de matchs. Il y a des rencontres reportées et il faut à chaque fois trouver de nouvelles dates, et on nous en rajoute encore. Cela met en danger l’intégrité physique des joueuses. On peut dire qu’on est en colère, car cela nous fait prendre de gros risques. On ne voudrait pas que ça se passe comme ça, mais c’est la loi du sport. Nous sentons vraiment que tout ça est lié au Covid. Pour les équipes qui jouent l’Europe, c’est un rythme infernal. Je sais aussi que les clubs qui ont déjà joué en Coupe de France, ont aussi eu beaucoup de blessées. Il faut également penser aux clubs avec financièrement des matchs en plus, donc des déplacements et des frais supplémentaires pour eux.
Comment vivez-vous tous ces matchs à huis clos ? Est-ce plus difficile de se motiver ?
C’est un petit peu plus difficile. C’est vraiment plus motivant quand on arrive dans des salles pleines. Le public est notre moteur quotidien. Je pense notamment à nos supporters à l’Arena. C’est pour ça que l’on joue au handball. Nous sommes un petit peu des intermittentes du spectacle. Il y a un côté sportif avec les matchs et le championnat, mais aussi tout ce qui fait référence au spectacle. C’est un petit peu dur même si on commence à s’y habituer. Nous avons récemment joué à Györ dans une salle vide, mais on joue pour les filles qui sont sur le banc et pour nous. On a quand même hâte que cette période se termine.
D’un point de vue personnel, quel bilan faîtes vous de cette année 2020 marquée par la fin de votre congé maternité, l’épidémie de coronavirus, mais aussi votre retour au plus haut niveau avec cette deuxième place obtenue à l’Euro avec les Bleues ?
C’était inédit. J’en tire un bilan positif sur le plan personnel. D’un point de vue sportif, j’ai réussi à rentrer dans mes objectifs, car je suis bien revenue de grossesse avec de l’envie. Il y a eu le Covid et le confinement, mais j’ai pris le bon côté de la chose, en profitant de ma famille. L’année s’est terminée en beauté avec l’équipe nationale. Je suis vraiment contente.
Et si on se projette un petit peu, quels sont vos objectifs pour 2021 ?
C’est une année chargée. Je ne pense pas encore à tout l’enchainement et j’essaye d’avancer jour après jour. J’ai forcément les Jeux Olympiques dans un coin de la tête et j’ai envie qu’ils soient maintenus pour pouvoir décrocher un nouveau titre avec l’équipe de France. Ça peut aussi être une très belle année avec Brest. Je suis plutôt optimiste.
Photo à la Une : (@BBH)
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